7.3/10
1964
•
Animation / Adventure
•
1h19
Summary
A poor boy named Arthur learns the power of love, kindness, knowledge and bravery with the help of a wizard called Merlin in the path to become one of the most beloved kings in English history.
Un peu longuet mais j’ai aimé la morale du fait de faire marcher son intelligence plutôt que sa force et il y avait pas mal de culture générale.
Noté 7/10 par Theotime Gérome ""
Noté 8/10 par Yanis Zitouni
Noté 8/10 par Yanis Zitouni
« Celui qui pourra arracher cette épée de l'enclume scellée dans la pierre sera digne d'être Roi, souverain maître de l'Angleterre » Merlin l’Enchanteur entre en production dans la plus mauvaise période que connait la compagnie de Walt de son vivant. L'époque est, en effet, déjà à l'économie. L'ambition artistique du seul point de vue de l'animation doit désormais faire face aux réalités financières. Ainsi, les grandes aventures épiques qui sont contés dans le livre qu’utilise Disney pour raconter son histoire se voient sacrifier sur l’autel de la rentabilité. uant à la magie, elle se fait discrète, servant juste à transformer le jeune homme ou déplacer des objets. En réalité, le récit de Merlin l'Enchanteur se consacre uniquement à l'éducation d'un jeune garçon se destinant à être roi. Le long-métrage est certes l'occasion de quelques scènes mémorables, notamment les trois transformations, mais pêche par un manque de fil-conducteur évident. Il marque d'ailleurs un virage dans les productions Disney qui prennent avec lui, et ce jusqu'à la fin des années 70, la fâcheuse habitude de ne plus construire de solides histoires mais de se contenter de lier entre elles, plus ou moins avec bonheur, des scènes fortes. A la différence des autres films d'animation des studios, le casting de Merlin l'Enchanteur semble dépourvu de personnages secondaires tant ils oublient de rayonner et se perdent en trop grande transparence. En ce qui concerne les personnages principaux, s’ils ont des qualités, ils n’en restent pas moins qu’ils font partie de ses films qu’on oublie rapidement. Merlin l'enchanteur, rôle titre, s'imagine en personnage central du film. Affublé d'une vaste robe bleue, il revêt un aspect anguleux dont une longue et espiègle barbe blanche vient appuyer le trait. Son caractère est logiquement professoral, même s'il se voit atténué par un gâtisme naissant, fort utile pour les scènes comiques. Il aime montrer sa "science" et en particulier sa connaissance du futur. Ce travers est l'occasion rêvée de servir des anachronismes amusants, finalement bien intégrés au monde moyenâgeux. Magicien, il n'utilise son art que pour arriver à ses fins. Moustique, le futur roi Arthur, dispute à Merlin le titre de personnage principal du film. Son apparence va figer chez Disney la représentation des adolescents pour plusieurs décennies. Il est ainsi maigre et anguleux, dispose d'une mèche rebelle, et d'une tête disproportionnée par rapport à son corps. Ses traits se retrouveront par exemple chez Mowgli. oustique brille également par sa maladresse, qui renforce un peu plus son statut d'adolescent ingénu. Côté caractère, s'il est dynamique et plein d'entrain, il conserve une opinion très humble de lui-même ce qui n'est pas sans poser de problèmes avec le vieux magicien. Parce qu’il est trop effacé tout au long du film, Moustique rate son entrée dans la postérité des personnages Disney. Madame Mim aurait visiblement pu marquer de son empreinte Merlin l'Enchanteur si elle n'avait pas été confinée à une séquence beaucoup trop courte. Elle est, en effet, digne des plus grands vilains de Disney. Sorcière, grosse et laide, elle est une méchante à l'état pur. Particulièrement habile, elle manie sa magie dans le but de se transformer à volonté pour toujours emporter la mise. Elle reste toutefois plus amusante que réellement effrayante. La bataille de sorcellerie qu'elle engage avec Merlin reste l'un des passages les plus réussis du film tout entier. La scène, dans laquelle les deux protagonistes s'affrontent à coups de transformations en tous genres est, en effet, l'occasion rêvée pour les artistes Disney de se livrer à des inventions visuelles et des trouvailles d'animation remarquables. Les différentes mutations vont ainsi crescendo et finissent en apothéose par la transformation en dragon de la sorcière et la parade de Merlin victorieux. Un morceau d'anthologie ! « Pourquoi curieuse ? Comment tout faire tenir dans un seule bagage sinon » Les chansons de Merlin l'Enchanteur sont confiées à de jeunes compositeurs fraichement intégrés aux studios de Mickey : Richard M. Sherman et Robert B. Sherman. Toutefois, ils travaillent parallèlement sur un chef d'œuvre Disney en devenir : Mary Poppins. Peut-être ce dernier les accapare t'il trop au point de manquer d'inspiration pour Merlin l'Enchanteur ? Nul ne sait. Il est chose certaine en revanche : les six chansons du film, bien que sympathiques, sont très loin d'être mémorables. Seule Higitus Figitus, bien que trop courte, tire son épingle du jeu. Ensuite, Merlin l’Enchanteur, c’est le rôle du conseiller principal d’éducation. Il n’y a guère qu’en France où l’on peut affirmer sans trembler que les hommes naissent libres et égaux. Enfin, sur le papier car ce n’est malheureusement pas si simple. En Angleterre, quand on commence comme écuyer… on a pas mal de chances de finir comme écuyer également. La mobilité sociale n’existe pas. Les uns et les autres doivent s’accommoder de leur rang. Heureusement que dans le système éducatif Anglais, il existe de très bons conseillers principaux d’éducation. Ces CPE, comme Merlin, sont de vrais magiciens car ils permettent aux sujets du Royaume de se transcender. Ils incitent à vouloir mieux pour soi. Être un peu ambitieux, faute de quoi Arthur restera toujours les pieds dans la bouse de vache. Grâce à Merlin, Arthur se dit qu’il veut peut-être mieux que l’image que Kay lui renvoie. Il faut donc commencer par se fixer un objectif dans la vie. Toutefois, avant que la fusée ne décolle, il faut s’assurer qu’on ait bien fait le ménage avant de partir. Merlin pousse Arthur à une petite introspection nécessaire. Personne n’est parfait, surtout pas les écuyers. « -But sir, I don’t have any problems. -Oh, bah! Everybody’s got problems. The world is full of problems. » Ensuite, il faut établir une feuille de route pour atteindre son but. Merlin va proposer une méthode à Arthur. Il s’agit d’utiliser ses méninges plutôt que ses biceps. L’intellect est autrement plus puissant que le physique pour arriver à bon port. Et comme tout adolescent, il se précipite. Il doit donc également apprendre la patience. Tout ne vient pas en claquant des doigts. Et certains mettent plus de temps à intégrer. Chacun doit respecter son rythme. On ne doit pas oublier le poids de la gravité qui ramène au sol sans arrêt. Cela ne doit pas vouloir dire de s’écraser. Cela peut vouloir dire garder les pieds sur terre. C’est fort dans sa tête et solide sur ses deux jambes qu’Arthur peut se saisir du glaive. La tête et les jambes. Dans cet ordre. Cette trajectoire, il la doit à Merlin. Derrière le Roi, il y a un orthophoniste (cf Le Discours d’un Roi) et un vieil enchanteur. Pour toujours garder la tête froide, sur les épaules, au moment de prendre les bonnes décisions dans un contexte pas toujours évident. Ah si seulement on pouvait avoir ce genre de CPE en France. Au final, mise à la diète, après deux ans sans film d'animation, la Critique américaine est étonnamment gentille avec Merlin l'Enchanteur. Le public sera aussi conquis bien que modestement, il est vrai. Cependant, soyons honnêtes, si on devait classer les Disney, il figurerait plus en deuxième partie de liste qu’en première. « - Ah petit, tu va devenir légendaire. On va écrire des tas de bouquins sur toi, dans les siècles à venir. Tiens, on fera même des films sur toi. - Mais un film c’est quoi ? - Hé ben… c’est comme la télévision, mais sans incident technique. »
Bon Disney, références variées, anachronismes amusants. Bonne animation