Quai des Orfèvres

Quel plaisir de rattraper son retard des films du répertoire. Voir Blier bien avant les films que j’ai vu de lui et son jeu plutôt souvent similaire - avec ce personnage si efficace -, revoir Louis Jouvet cet acteur magistral, se délecter du noir et blanc et des images bien travaillées, de ce côté surannée… Je connaissais déjà la chanson « le ptit tralala » ça m’a permis de voir d’où elle venait. Le scénario est bien écrit, cette double culpabilité du couple est intéressante tout comme le rôle de cette femme amie, que l’on croit amoureuse de l’homme mais qui l’est finalement de la femme. Le commissaire est truculent, trouble, intéressant, déroutant, sur de lui… Un film que j’ai pris plaisir à voir, pour l’intrigue et les personnages savoureux. Pour des répliques qui font mouches, détonent et nous montrent qu’il y a 80 ans, on faisait déjà du bon cinéma. On y voit la défiance du peuple pour la police, les journalistes qui prennent beaucoup de place… « Je suis un bon citoyen, la preuve c’est que moins j’vois les flics mieux je m’porte. » La fin de termine de manière un peu abrupte et sans trop de suspense et de chichi, il y a un certains côté devant mais qui semble être la volonté du réalisateur qui s’est servi de cette histoire comme d’un prétexte. Comme cela est dit dans les dernières répliques : « « On croit que c’est une belle affaire » « et ça finit comme d’habitude… en pipi de chat ! »

Film policier • d’Henri-Georges Clouzot • 1947 • 1h42 • avec Louis Jouvet, Bernard Blier, Suzy Delair, Simone Renant. Jenny Lamour, une jeune chanteuse tenaillée par une ambition dévorante, accepte le rendez-vous galant que Brignon, un homme d'affaires véreux, lui a fixé sous couvert de favoriser sa carrière au cinéma. Jaloux, son mari Maurice va lui aussi visiter le malotru, avec la ferme intention de l'éliminer, non sans s'être assuré de posséder un solide alibi. Mais lorsqu'il arrive chez Brignon, il ne trouve qu'un cadavre. Déconcerté par cette macabre découverte, il s'enfuit. L'inspecteur Antoine est chargé de l'enquête. Il fait ainsi ses premiers pas dans un milieu inconnu, chargé de la troublante sensualité du music-hall et de maints désirs inassouvis... ▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️ « Rien n’est sale quand on s’aime », fera dire Clouzot à l’un des personnages de son film Manon. Dans Quai des Orfèvres, déjà, tout poisse, s’encrasse, sauf l’amour, qu’il soit ­filial, conjugal ou lesbien. En effet, il n’y a pas que Brignon, le vieux cochon, qui est ­assassiné dans ce chef-d’œuvre. Pendant qu’on s’interroge sur l’identité du coupable, Clouzot trucide tranquillement la censure. Il faut entendre l’inspecteur Antoine (Jouvet, prodigieux) dire à Dora, la blonde cérébrale : « Vous êtes un type dans mon genre… » Car si Dora veille sur Jenny Lamour, la Mimi Pinson ambitieuse, et sur Maurice, le pauvre bougre de mari, c’est par amour pour la seule Jenny. L’énigme regorge de fausses pistes et de faux témoignages parce que chacun, si veule qu’il puisse paraître, est prêt à se sacrifier pour l’être aimé. Magnifique hommage aux petites gens du cabaret, le film est aussi une peinture de mœurs d’une grande tendresse cafardeuse : même si le cœur a ses raisons, la loi lui donne tort. Clouzot le regrette et met cette réplique, à la fin, dans la bouche d’un chauffeur de taxi : « Je vous fais bien mes excuses, mais on n’est pas les plus forts. » TÉLÉRAMA • Par Guillemette Odicino • Publié le 19 septembre 2022.

🎬 Grand classique du cinéma policier français, ce film est aussi et surtout une représentation de la France d’après-guerre. Tout cela est orchestré par Henri-Georges Clouzot à la réalisation classique, mais extrêmement précise et sans faille. Que ce soit pour les premiers rôles ou les seconds, nous sommes face à du très haut niveau : Louis Jouvet, Simone Renant, Suzy Delair, Pierre Larquey, Charles Dullin, Robert Dalban et surtout Bernard Blier éblouissant dans son rôle d’un pathétique homme jaloux soupçonné d’un meurtre qu’il n’a pas eu le temps de commettre. Des dialogues qui font mouches, une intrigue délicate et intelligente, mélangeant avec adresse l'enquête polièce, la comédie et une peinture du milieu artistique des années 40. Un film à découvrir et à revoir avec plaisir. 🎬 🎬 🎬

Réalisation Henri-Georges CLOUZOT scénario Henri-Georges CLOUZOT Co-scénariste Jean FERRY photographie Armand THIRARD Musique de Francis LOPEZ et Albert LASRY Montage de Charles BRETONEICHE Français Policier 1947 106mn avec Louis JOUVET Suzy DELAIR Simone RENANT Bernard BLIER Jeanne FUSIER-GIR Claudine DUPUIS Pierre LARQUEY Raymond BUSSIÈRES Robert DALBAN Christian MARQUAND Dora DOLL Annette POIVRE Paul DEMANGE Charles BLAVETTE François JOUX Jean SINOËL René BLANCARD André NUMÈS Fils Charles DULLIN Marcel ROUZÉ Henri ARIUS Gilberte GÉNIAT Jean HÉBEY Joëlle BERNARD Raphaël PATORNI Charles VISSIÈRE Claire OLIVIER René LACOURT Jean DAURAND FERNAND-RENÉ Joé DAVRAY Jean SYLVÈRE Léo LAPARA Jean DUNOT Gabriel GOBIN Georges PALLY Michel SELDOW Jacques GRÉTILLAT Gilbert MOREAU Henri NIEL Sacha TARRIDE Claude PÉRAN Yvonne MÉNARD Bob INGARAO Résumé Malgré l'opposition de son mari pianiste, Maurice, Jenny Lamour, petite chanteuse de music-hall qui a grand peine à trouver des engagements, accepte un rendez-vous à souper avec Brignon, vieil homme d'affaires qui doit lui procurer un rôle. Maurice, au courant du rendez-vous, se rend chez Brignon, mais il ne trouve plus qu'un cadavre. Affolé, il se réfugie chez une amie, Dora, photographe et lui raconte son histoire. Dora a déjà reçu la visite de Jenny, venue lui avouer qu'elle avait assommé Brignon, devenu trop entreprenant. L'alibi que s'est fabriqué Maurice ne tient pas devant l'enquête de l'inspecteur Antoine et, malgré les mensonges de Jenny et Dora, le policier arrête Maurice. La confession de Jenny est rejetée : Brignon a été tué par une balle de revolver. Finalement, l'inspecteur Antoine fait avouer un repris de justice, Paulo, entré dans la maison entre la venue de Jenny et celle de Maurice.

9/10 Mais N&B et nostalgie me donne 10

Avec Louis Jouvet, Simone Renant, Bernard Blier, Suzy Delair, Robert Dalban

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