À la fin de la Première Guerre mondiale, deux anciens Poilus, Édouard Péricourt (fils de la haute bourgeoisie, dessinateur fantasque, rejeté par son père) et Albert Maillard (modeste comptable) font face à l'incapacité de la société française à les réinsérer. Leur amitié naît le 9 novembre 1918, juste avant la fin de la Grande Guerre. Albert est le témoin d'un crime : lors d'une offensive française lancée ce jour-là à la suite de la mort de deux éclaireurs, il découvre les cadavres des dits deux éclaireurs. Or, ceux-ci sont morts touchés dans le dos, donc tués par des alliés. Albert comprend qu'Henri d’Aulnay-Pradelle, aristocrate et lieutenant arriviste, a envoyé les deux éclaireurs en mission et les a tués, afin d'imputer leur mort aux Allemands (qui attendent pourtant l'Armistice comme les Français) et justifier une dernière offensive. Le lieutenant espère ainsi gagner ses galons de capitaine et donc augmenter sa solde d'après-guerre. Pendant l'offensive, Pradelle, se voyant démasqué, pousse Albert dans un trou d’obus. Une grenade explose, et ce dernier se retrouve enterré vivant face à une tête de cheval mort. Alors qu'Albert va mourir étouffé, Édouard creuse frénétiquement la terre et parvient à sortir Albert. Après un massage cardiaque improvisé, Albert finit par ouvrir les yeux. Alors qu'Édouard veux crier sa joie, un obus explose près d'eux, et un éclat lui arrache la mâchoire. Cet épisode fait de lui une gueule cassée, alors qu'Albert, traumatisé, devient paranoïaque.
Démobilisés, Albert et Édouard, amers, vivent difficilement à Paris. Édouard est dépendant de la morphine qu'Albert a de grandes difficultés à se procurer. Ces deux laissés-pour-compte se vengent de l'ingratitude de l’État en mettant au point une escroquerie qui prend appui sur l'une des valeurs les plus en vogue de l'après-guerre : le patriotisme. Ils vendent aux municipalités des monuments aux morts fictifs. Édouard se créé également des masques en papier mâché qui lui permettent de cacher son absence de mâchoire. Les deux hommes se reconstruisent difficilement grâce au jeu des masques, Édouard en masquant sa défiguration et Albert à l'aide d'un masque représentant une tête de cheval mort. Quant au lieutenant Pradelle, désormais capitaine, qui a épousé Madeleine la sœur d'Édouard, il profite des nombreux morts inhumés dans des tombes de fortune sur le champ de bataille pour signer un contrat avec l’État qui prévoit de les inhumer à nouveau dans des cimetières militaires, vendant « aux collectivités des cercueils remplis de terre et de cailloux, voire de soldats allemands ».
Dans le cadre de leur arnaque aux faux monuments aux morts, Édouard répond à une mise au concours pour la création d'une grande œuvre commémorative dans l'arrondissement qui l'a vu naître. Le commanditaire de cette œuvre n'est autre que Marcel Péricourt, père d'Édouard, qui souhaite honorer son fils qu'il croit mort. C'est à ce moment en effet que Péricourt comprend qu'il aimait son fils. Après quelques semaines d'attente, l'argent demandé en acompte arrive en masse et permet aux deux complices d'envisager un départ pour les colonies fixé au 14 juillet. Pendant ce temps, les magouilles de Pradelle sont démasquées par un fonctionnaire tatillon, Joseph Merlin. Ce dernier se voit offrir l'équivalent de dix ans de son salaire actuel par Pradelle mais, incorruptible, il passe une nuit entière à coller les billets du pot-de-vin dans le dossier par lequel il dénonce le nouveau capitaine. Il sera par la suite complètement ignoré de sa hiérarchie, et n'obtiendra rien de son acte de totale abnégation.
Les événements s'emballent à l'approche du 14 juillet. Des journaux parlent d'une possible arnaque monumentale. M. Péricourt apprend qu'il s'est fait tromper et demande à Pradelle, son gendre, de retrouver les coupables. Ce dernier retrouve la trace d'Édouard, qui mène la grande vie à l'hôtel Lutetia. M. Péricourt décide de se rendre à l'hôtel en voiture, comme poussé par une force incompréhensible. Au même moment, Édouard Péricourt sort de l'hôtel avec un nouveau masque qui représente exactement un visage normal, et aperçoit la voiture. Il se jette sous les roues de celle-ci, et meurt. Albert parvient de son côté à s'enfuir vers les colonies avec sa nouvelle compagne Pauline.