Des fleurs pour Algernon

La façon dont le livre est écrit est plutôt originale. On lit les comptes rendus écrits par Charlie Gardon, avant et après son opération pour devenir intelligent (un téligent). Au début, c'est difficile à lire parce qu'il fait des fautes partout. Mais cette façon d'écrire nous plonge réellement dans les pensées du personnage et nous permet de suivre de l'intérieur son évolution. On voit rapidement des améliorations : il fait moins de fautes, il apprend de nouveaux mots et il s'exprime mieux. Ce livre était très émouvant. Avec l'arrivée de son intelligence, Charlie se rappelle son passé et conscientise ses souvenirs. Il se rend alors compte de la méchanceté des êtres humains. Ces parents, sa sœur, ses collègues de travail qu'il prennait pour des amis. Si sa mère était sévère et voulait à tout pris qu'il soit un enfant normal, ses faux amis, eux, se moquaient et riaient de lui sans cesse. J'ai trouvé cela d'une tristesse infinie. Charlie voulait être intelligent pour avoir plus d'amis et pour rendre sa mère fière. Il se rend finalement compte qu'il n'a jamais eu d'amis et son intelligence accrue le rend encore plus solitaire. La réflexion autour de la réalisation d'une telle expérience sur les humains était intéressante. D'une part se pose la question du consentement. Charlie voulait cette opération mais ne se rendait pas compte de ce qu'elle impliquait. Qui décide pour lui ? Sa sœur, sa maîtresse, les scientifiques ? D'autre part, c'est la question morale sur les expériences scientifiques sur les êtres humains que je trouve intéressante. A-t-on le droit de changer la façon dont quelqu'un est né ? Charlie ne trouve pas de réponse à cette question. Il dit parfois qu'il était plus heureux quand il ne se rendait pas compte de ce qu'il se passait autour de lui. Mais pourtant, il ne désire aucunement perdre cette intelligence nouvellement gagnée. Il implore Dieu à plusieurs reprises de lui laisser son intelligence, de ne pas tout lui enlever. Mais il prône aussi le fait que, quand il était bête, il n'en était pas moins un être humain. Il n'a pas été créée par le Pr Nemur et le Dr Strauss. Il était déjà quelqu'un. Il était déjà un être humain et il n'avait pas à être changé pour être considéré comme tel. C'est tout le débat qui déchire son père et sa mère depuis son enfance. Son père veut que sa femme admette et accepte la différence de Charlie et qu'elle arrête d'essayer de le changer et de le pousser à ressembler aux autres enfants. J'aurai aimé qu'il ait plus de courage pour affirmer cela devant sa femme... Mais le livre n'aurait pas existé si ça avait été le cas. La fin est déchirante. Charlie a de nouveau oublié ce qu'était les virgules. Mais il se souvient d'Algernon. "P.S. : Si par hazar vous pouvez mettez quelques fleurs si vous plait sur la tombe d'Algernon dans la cour."

Bouleversant

L’intelligence, sans la capacité de donner et de recevoir une affection mène à l’écroulement mental et moral, à la névrose et peut-être même à la psychose.

Top histoire touchante