
2006
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François Bégaudeau
Résumé
Le lecteur est plongé entre les murs de l'institution scolaire, une année durant, selon une alternance implacable entre salle de cours et salle des profs. Du dialogue brutal entre profs et collégiens, avec son lot de malentendus, de lacunes, d'agressions et de déni, mais aussi des litanies et tics verbaux des enseignants, naissent les ressorts comiques et désespérants de la fiction.
Ce livre, troisième roman de l'auteur, lui vaut de recevoir le premier prix France Culture-Télérama en 2006 et la reconnaissance tant de la critique que du public puisqu'il s'est écoulé à plus de 170 000 exemplaires. Il constitue la matière première du scénario du film « Entre les murs » de Laurent Cantet sorti en 2008, qui a obtenu la Palme d'or du Festival de Cannes 2008. S'inspirant du vécu de l'auteur, ce roman cherche à rendre compte, au plus près du réel, de la vie d'une classe du collège Mozart dans une ZEP du 19e arrondissement de Paris. Un jeune professeur de lettres s'efforce d'enseigner à des élèves d'origines multiples et de niveaux différents (même si le niveau moyen est désespérément bas) un français et une culture finalement bien éloignés des leurs. François Bégaudeau nous livre ici son quotidien dans un collège difficile. Le sujet est très intéressant, mais la manière dont est rédigé le livre est excessivement dérangeant. Ce professeur de français est le premier à nous dire qu’il ne faut pas écrire comme on parle et il le fait dans ce bouquin. Le style est catastrophique. L’enseignant est l’illustration même du nivellement par le bas. François Bégaudeau est fermé d’esprit, se moquant de ses élèves sans se soucier de l’impact que cela peut avoir, cherchant la sympathie des élèves quand il se rend peut-être compte qu’il est allé trop loin. L’équipe éducative est démotivée, inconsistante, voire détestable. Comment admettre qu’un professeur puisse dire à sa classe que l’Autriche est « un petit pays inexistant ». Autant il est passionnant de voir les problèmes qui surgissent dans le collège (la religion, l’absence d’éducation, les contextes familiaux dramatiques, les retards accumulés), autant il est consternant de voir que le message délivré est vain et sans profondeur. Ce livre ne dégage aucune sensibilité, aucun amour du métier, aucune espérance, le professeur ne montre à aucun moment l'exemple à suivre, ne suscite pas le dialogue entre les générations, ne provoque pas la curiosité des élèves, ne transmet aucun savoir ou savoir faire. Pas d'analyse et de recul sur le monde de l'enseignement, sur l'apprentissage et la transmission, pas de véritable réflexion à partir de faits divers éventuellement vécus et dignes d’intérêt.
Pas terminé, sans intérêt. Suite de dialogues entre profs et profs et élèves dans un collège de banlieu. Pas d'analyse, pas de réflexion, dommage d'autant que Begaudeau est capable de mettre les bons mots sur ces situations.