Résumé
« Elle aurait pu renoncer. Elle aurait dû renoncer. Elle se le répéta bien un million de fois toutes les années qui suivirent. Elle eut d'ailleurs une hésitation, peut-être valait-il mieux rester, se rallonger dans la chambrée, à écouter ses deux autres sœurs qui gesticulaient dans leur sommeil, pétaient et miaulaient sous leurs draps à cause de leurs rêves lascifs tout juste pubères. Peut-être valait-il mieux abdiquer, enrager, et se délecter de sa rage, puisqu'il y a un plaisir dans l'abdication, cela va sans dire, le plaisir tragique de la passivité et du dépit, le plaisir du drapage dans la dignité, on ne nous laisse jamais rien faire, on a juste le droit de se taire, on nous enferme, alors que les autres là-bas au loin s'amusent et se goinfrent, qu'est-ce que j'ai fait dans mes vies antérieures pour mériter ça, oh comme je suis malheureuse. Peut-être aussi que le jeu n'en valait pas la chandelle. Mais le jeu, n'est-ce pas, en vaut rarement la chandelle. Le jeu n'est désirable que parce qu'il est le jeu. » Véronique Ovaldé, à travers l'histoire d'une famille frappée par une mystérieuse tragédie, ausculte au plus près les relations que nous entretenons les uns avec les autres et les incessants accommodements qu'il nous faut déployer pour vivre nos vies.
Opinion du public
168 avis
7.3/10
Les avis sur ce roman révèlent une histoire captivante et émotive, centrée sur une famille italienne marquée par un drame. Les lecteurs apprécient particulièrement le style unique de l'auteure, qui mêle atmosphère sombre et touches d'humour. Bien que certains trouvent le récit lent et parfois prévisible, la majorité est séduite par les personnages bien dessinés et le suspense autour des secrets familiaux.
👍 Style unique et personnages captivants.
👎 Peut sembler lent et prévisible.
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Ce roman m a donné envie de découvrir d autres livres de cette autrice. C’est bien ecrit,original, presque un conte et en plus on est assez surpris par la fin qui est presque amorale. Histoire d’une famille de 4 filles qui vivent sur une petite île en Italie. Suite a la disparition tragique de la petite dernière, une des sœurs est contrainte de quitter sa famille qui la tient pour responsable. Elle revient dans l'île 20 ans après pour l’enterrement du père et on revit les événements du passé et les conséquences sur l avenir.
L'histoire : après quinze années passées loin de sa famille, Aïda revient à Iazzia, l'île de son enfance, que l'on imagine située au large de la Sicile, pour enterrer son père, Salvatore Salvatore, "dit le vieux" ou "Sa Seigneurie". Aïda est la numéro trois d'une fratrie de quatre filles. Violetta, Gilda, Aïda, et Mimi, ces prénoms, les filles les doivent à la passion pour l'opéra de leur père, "l'un de ces hommes maussades et colériques qui ne retrouvent un semblant d'enthousiasme qu'en écoutant Verdi". Après le drame, il n'adressera plus la parole à sa fille Aïda, pourtant "la préférée". Le drame, c'est la disparition pendant la nuit du carnaval de sa petite sœur Mimi, dont on la tient responsable, et qui a conduit autrefois à l'exil à Palerme d'Aïda. A son retour sur l'île, sa mère Silvia la prend pour Mimi la disparue, qu'elle n'a pas renoncé après toutes ses années à attendre. Ses deux autres sœurs, Violetta et Gilda, les aînées, l'accueillent avec froideur. Aïda renoue avec Leonardo, qui fut son amant au début de son exil à Palerme, depuis devenu son beau-frère, le mari de Violetta, sa sœur. Celui-là même qu'elle observait autrefois, "en colère", assise "sur un banc de pierre". Au programme de ce séjour, l'enterrement du vieux, le passage chez le notaire, et surtout un grand flash-back pour Aïda, ramenée quinze ans en arrière au contact des terres et protagonistes de son enfance. Sa mémoire la conduit jusqu'aux origines de cette famille, avec l'arrivée du père sur l'île à l'âge de 21 ans, embauché comme jardinier apiculteur dans la maison d'une comtesse, "La Demoiselle", "La Gandolfi", au service de laquelle travaille Silvia, qu'il épousera. Qu'est-il arrivé à Mimi pendant cette nuit du carnaval où Aïda l'avait embarquée dans sa fugue nocturne, une expédition formellement interdite par le père ?
Une famille après le drame
Des descriptions trop longues, je me suis un peu ennuyée à la lecture de ce roman.Pourtant les relations père filles- la culpabilité subit par Aïda sont terribles et magnifiquement relatées.
Partagé par Claire G S Les coupables finissent parfois par payer...
Partagé par Claire G S Les coupables finissent parfois par payer...