2011
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Francis Scott Fitzgerald
Résumé
« Ses parents étaient des fermiers indolents qui menaient une existence médiocre ; son imagination n’avait jamais accepté qu’ils pussent être ses géniteurs. S’il faut dire la vérité, Jay Gatsby, de West Egg, Long Island, naquit de la conception platonicienne qu’il avait de lui même. Il était fils de Dieu - expression qui ne signifie peut-être rien d’autre que cela - et il lui incombait de s’occuper des affaires de son Père, de servir une beauté immense, vulgaire, clinquante. Aussi inventa-t-il la seule sorte de Jay Gatsby qu’un garçon de dix-sept ans était susceptible d’inventer, et il demeura fidèle à cette conception jusqu’à la fin. »
Très descriptif
« Quand j'étais plus jeune et plus vulnérable, mon père, un jour, m'a donné un conseil que je n'ai pas cessé de retourner dans ma tête. Chaque fois que tu seras tenté de critiquer quelqu'un, m'a-t-il dit, songe d'abord que tout un chacun n'a pas eu en ce bas monde les mêmes avantages que toi.” » Le rêve, lorsqu’il se heurte à la réalité, devient une tragédie. A travers la figure de Gatsby, Fitzgerald explore la tension entre l’idéal et la réalité, entre l’aspiration et la désillusion. Gatsby incarne un homme qui a tout sacrifié pour une illusion - celle de retrouver son amour perdu, de récréer un passé figé dans sa mémoire, et de conquérir un monde auquel il n’a jamais réellement appartenu. Son ascension, bâtie sur des fondations fragiles, révèle une vérité cruelle : l’Amérique des années 1920, ivre de richesse et de paraitre, a vidé le rêve américain de sa substance. Gatsby le magnifique est bien plus complexe qu’il n’y apparait et tout aussi poignant. Il ressort des pages plusieurs points intéressants à développer. Premièrement, Jay Gatsby incarne le rêve américain, mais ce rêve repose sur une illusion. Gatsby vit depuis plusieurs années dans une illusion. Il pense pouvoir récréer le passé et reconquérir Daisy, mais il découvre que certaines choses sont irrémédiablement perdue. Poursuivre des idéaux, irréalistes, peut conduire à la désillusion (le monde de Gatsby s’écroule quand il accepte enfin la réalité - Daisy ne divorcera pas de son mari) et à la destruction (la mort). Deuxièmement, Gatsby s’est enrichi dans l’espoir d’atteindre le bonheur, mais malgré sa fortune, il reste un outsider. Le roman montre que l’argent n’achète ni l’amour, ni l’acceptation sociale, ni le bonheur durable. Malgré toute sa fortune, et les soirées qu’il faisait, lors de l’enterrement de Gatsby, personne n’est venu alors que toute la société avait bien profité de son argent. Pire, la femme qu’il l’aimait ne lui a même pas adressé un mot. Troisièmement, les personnages comme Tom et Daisy symbolisent une classe sociale riche, insouciante, et moralement vide. Ils se servent des autres, puis s’en désintéressent une fois qu’ils n’ont plus besoin d’eux. Tom délaisse Daisy pour une autre femme mais en même temps trouve intolérable qu’un autre homme s’intéresse à sa femme. A la mort de sa maîtresse, Tom manipule pour que personne sache sa liaison. Daisy semble réellement Gatsby, bien plus que Tom, mais lors de la confrontation, finit par faire volte face et revenir vers son mari dont elle a conscience qu’il l’a trompé. De plus, à la mort de Gatsby, elle n’est pas venue se recueillir sur sa tombe ni n’a adressé un mot. Enfin, Gatsby refuse d’accepter que le passé ne peut être revécu. Sa nostalgie devient un poisson. Il est vain, et dangereux, de vivre dans le passé ou de vouloir le récréer. Gatsby a vécu son présent en cherchant en permanence à revivre son passé. Cela l’a détruit au fur et à mesure, malgré quelques moments de bonheur quand il a retrouvé Daisy. Mais cela fut le début de la fin. Le personnage de Nick est tout aussi fascinant à analyser puisqu’il observe, participe puis s’efface. Il est le pont entre le lecteur et Gatsby puisque c’est lui qui raconte toute l’histoire. Il est le témoin du monde qu’il va découvrir puisqu’il ne connait pas au départ le monde de l’argent, du luxe et des fêtes de la côte Est. Cela fait de lui un regard neuf, presque naif, face à la superficialité de cette société. Au fil du roman, il devient le confiant de Gatsby, celui à qui Gatsby révèle ses secrets et ses espoirs. Il devient même son seul véritable ami. Même s’il se veut objectif, Nick est un bien un narrateur subjectif, voire contradictoire. Il dit ne pas juger, mais c’est ce qu’il fait, que ce soit Gatsby dans un premier temps puis Tom et Daisy dans un second temps qu’il qualifie même de “gens négligents— des êtres riches, froids, insensibles. Il dit être détaché, mais il est affecté car profondément fasciné par Gatsby. C’est un narrateur à la fois lucide et partial, et c’est ce qui rend sa voix si humaine et intéressante. Il admire Gatsby, malgré ses défauts, pour la sincérité de son rêve, mais il condamne le cynisme du monde qui l’a détruit. De même, Au final, la quête de soi par l’argent et le prestige ne mène qu’à la solitude, car le monde récompense moins la sincérité que le cynisme et le conformisme. Les élites, Tom et Daisy, symbolisent cette société qui détruit sans jamai regarder en arrière. En face, Gatsby, lui, meurt seul, victime de sa fidélité à une chimère. Fitzgerald ne condamne pas non plus l’ambition, mais met en garde contre l’isodalitrie du passé. Le mensonge des apparences et l’illusion que tout est possible si l’on s’en donne les moyens. Car, au fond, Gatsby est moins un héros tragique qu’un homme trop pur pour un monde trop corrompu.
15. Des bourgeois, un amour nostalgique et trois derniers chapitres dingues
Vraiment sympa Beau drame
L'histoire est bien mais c super dur à lire.
Un classique... émouvant et profond. J'envisage de le relire (lu vers 16/17 ans).