Résumé
Il ne reste presque plus rien à La Bassée : un bourg et quelques hameaux, dont celui qu’occupent Bergogne, sa femme Marion et leur fille Ida, ainsi qu’une voisine, Christine, une artiste installée ici depuis des années. On s’active, on se prépare pour l’anniversaire de Marion, dont on va fêter les quarante ans. Mais alors que la fête se prépare, des inconnus rôdent autour de la maison. Laurent Mauvignier livre un roman magistral. Dans le thriller façon Mauvignier, le suspense n’est pas, ou si peu, affaire d’action. C’est une histoire de langage. Si l’un des compliments que l’on adresse fréquemment aux bons polars a trait à la concision de leur style, à l’efficacité d’une langue ramassée tout entière occupée à décrire ce qui a lieu, Histoires de la nuit mérite une pluie d’éloges pour des raisons absolument inverses. Plus la phrase s’allonge, plus l’angoisse augmente, et plus le lecteur est attentif à ses ondulations, ses changements de rythme, ses relatives et autres volutes digressives – et plus, à nouveau, le suspense s’accroît. Une seule phrase de l’écrivain peut charrier à la fois les pensées d’un personnage, ce qu’il dit (qui échoue toujours à transmettre l’essentiel), ses déplacements dans l’espace, la lumière, tant de sensations, sans oublier, parfois, une fausse piste pour égarer le lecteur. Certaines scènes, même pas particulièrement porteuses d’enjeux narratifs, sont ainsi étirées au maximum. Cette dilatation produit un effet étonnant, qui teinte d’étrangeté le réalisme du roman, lui donne les allures cauchemardesques d’un conte. Un conte qui pourrait être tiré de l’épais recueil Histoires de la nuit, dans lequel Marion pioche ce qu’elle lit à Ida au moment du coucher, même si ce n’est pas toujours de l’âge de l’enfant, qui en sort tremblante. (Raphaëlle Leyris, Le Monde)
Mauvugnier. Vrai bonheur de lecture (merci Chat GPT). Une histoire assez classique (Christine, peintre d'une 60aine d'années, au fin fond d'un petit hameau à la campagne est prise en otage avec son voisin et sa fille, le chien a été tué). Un style tres particulier, des phrases très très longues et un suspens psychologique assez génial. 600 p qui se lisent d'une traite.
Captivée lors d’une maladie marseillaise. Se dévore. Un grand huit clos avec style
C'est la première fois que je tombe "amoureux" d'un style. J'ai aimé différents styles, de différents auteurs/autrices, mais le style de Laurent Mauvignier est unique. Tout se passe dans la tête des personnages, il n'y a pratiquement pas de dialogues. Ça peut en rebuter certains, sur moi, la magie a complètement opérée. Et le style c'est une chose, encore faut-il que l'histoire tienne la route. Et elle est géniale.
Thriller psychologique en quasi huis clos. Un livre qu'on ne lâche pas une fois qu'on y est entré. Pas simple d'y entrer, tant l'écriture qui suit le fil de pensée des personnages est particulière mais ça vaut le coup ! J ai adoré et enchaîné sur un autre livre (plus court) du même auteur.
2024-02 // Laurent Mauvignier
Laurent Mauvrinier