
2023
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McCarthy
Résumé
Le Passager (French Edition)
Je ne crois pas avoir déjà lu un ouvrage aussi abscon ; quel est le fil de cette histoire ? Bobby Western, le héros semble perdu de bout en bout, son destin s'apparente au néant. Mac Carthy rédige ici son roman testament dans lequel il nous laisse à voir un monde sans Dieu et sans perspective.
Bien écrit mais cette mélancolie de ce plongeur, toujours amoureux de sa sœur morte, ne va nulle part, il n'y a pas de récit à suivre, on le suit de rencontres en lieux de fuite car il est poursuivi par les services spéciaux (pourquoi ?), on fait aussi des retours en arrière avec les dialogues entre sa soeur et ses démons imaginaires, dans sa schizophrénie,... Je l'ai lu, charmée quand même par l'écriture mais les 50 dernières pages me sont tombées des mains (sur 500)... Bref, je ne sais pas quoi en penser
Il se peut qu’en ces pages inaugurales du Passager Cormac McCarthy nous ait donné d’emblée la clé de ce gros roman mystérieux et puissamment magnétique : le chagrin des hommes, la perte et le deuil, comme essence du monde. Et que tout le reste du roman, événements et dialogues, ne soit qu’allégorie de la mélancolie et de l’incompréhension de Robert face à la mort de cette sœur trop aimée : « La seule chose qu’on m’ait demandé dans ma vie, c’était de veiller sur elle. Et je l’ai laissée mourir. » Tout le reste du roman, que McCarthy déploie avec ce mélange d’hyperréalisme et d’appétence métaphysique qui est sa marque, c’est donc l’itinéraire de Robert, auquel on emboîte le pas : les plongées dans les abysses, la découverte d’une carcasse d’avion dans laquelle manque le corps d’une des victimes, bientôt à ses trousses deux hommes aux airs de missionnaires mormons qui pourraient être des agents spéciaux ou des tueurs... À ce thriller sec, jalonné de prolixes échanges, à teneur triviale ou philosophique, entre Robert le taiseux et de spéculatifs interlocuteurs, se mêlent également des bribes du passé du personnage : un père physicien impliqué auprès d’Oppenheimer dans le « projet Manhattan », qui mena à la création de la bombe atomique ; Robert et Alicia se vouant à leur tour très jeunes à la science censée déchiffrer le monde, avant le glissement de l’adolescente surdouée vers la schizophrénie et l’internement, auquel elle mit fin en se donnant la mort. Dans la narration centrée sur Robert sont par ailleurs enchâssées neuf interventions d’Alicia, entourée des êtres fantasques auxquels ses hallucinations donnent vie, avec à leur tête le « Talidomide Kid », créature mi-humaine, mi-aquatique, excitée et sentencieuse… De quoi faire, on le comprend, de ce Passager un roman complexe, hétéroclite, parfois déconcertant voire obscur, mais d’un bout à l’autre porté par l’écriture magistrale, âpre et intense, d’un McCarthy plus que jamais habité par les rythmes de la Bible et de Shakespeare. Un roman irrigué par les interrogations inquiètes du vieil écrivain et qui résonne comme un De profundis.
J’ai abandonné en cours de route
Bobby Western récupère des trésors dans des épaves et se trouve mêlé à un meurtre. Hanté par le fantôme de sa sœur, il s enfuit. De longs dialogues savants ou mélancoliques, une errance physique et psychique. De beaux moments mais difficile de s attacher au personnage parfois si bavard qu il frôle le vide, un amour incestueux inintéressant. De longs flash-backs sur la schizophrénie de la sœur qui incitent par leurs répétitions à tourner les pages. Toujours un style hors normes. Des dialogues sans ponctuation qui perdent le lecteur, des moments superbes mais l impression de parcourir le roman sans s y attarder.
Lynchien. Parle de folie et d’amour entre un frère et une sœur, mais trop de blabla, on se perd dans les discours métaphysiques, finalement on explore pas la piste du polar avec lequel le livre démarre. Et on explore pas non plus complètement l’histoire d’amour. Juste l’histoire d’un homme à travers aussi l’histoire des Etats-Unis.