« Je suis content que tu sois avec moi. Ici à la fin de toutes choses, Sam »
Tout à une fin (sauf les bananes qui en ont deux). Le Seigneur des Anneaux concluent l’histoire de la Terre du Milieu. (Les autres livres se passant avant cette Guerre de l’Anneau.) Et ce qu’on peut dire, c’est que la fin du livre est magnifique. Des retrouvailles aux dernières séparations, c’est beau et émouvant.
En premier lieu, ce troisième tome est très différent du film éponyme. Déjà parce qu’il y a des passages qui existent dans le film qui n’existe pas dans le livre (par exemple, toute la séquence où il faut allumer les feux, ils sont déjà allumés quand Gandalf et Pippin arrivent à Minas Tirith). Mais surtout parce que quand Sauron est battu il reste une centaine de pages, durant lesquelles, lors du chemin de retour, les Hobbits devront affronter Saroumane.
Comme pour le deuxième tome, le troisième est divisé en plusieurs parties. En premier, les événements de Minas Tirith, puis les événements au Mordor. Et la troisième partie, les retrouvailles/adieux.
Première constatation, l’échange entre Dénéthor et nos deux amis est beaucoup plus intéressant par rapport au film et l’écriture de celui-ci est beaucoup mieux rendue. On comprend mieux ses intentions, son pessimisme à travers le fait qu’il possède un palantir l’ayant trompé depuis la mort de Boromir. Sa mort dans la folie est également mieux amenée. Le personnage est vraiment intéressant, il en impose plus par rapport au film (même si dans le film l’acteur et les passages restent très bons).
Aussi, les déroulements des batailles des champs du Pelenor ou de la porte noire sont mieux foutus et mieux détaillés par rapport à celle du gouffre de Helm qui faisait défaut dans le deuxième tome. Même si je trouve toujours plus épique les batailles du film.
Petite différence plaisante, Aragorn monte en puissance niveau charisme et l’évolution de ce dernier se fait plus marquante dans le livre, sa venue « miraculeuse » sur les champs de Pelenor avec des troupes humaines venues de loin par rapport au choix de Jackson, d’apporter une armée de mort, mais qui peut s’expliquer par le fait qu’ils en imposent plus sur grand écran. (Oui ils ne sont pas présents à la bataille de Minas Tirith. Leur serment est accompli après qu’ils aient aidé Aragorn a attaqué les navires).
Le récit monte en puissance à partir de là et la deuxième partie avec Frodo et Sam dans le Mordor est captivante. On ne s’arrête pas de lire.
Le Mordor est davantage détaillé, on prend conscience de la difficulté de traverser celui-ci à travers son pays hostile.
Sam devient porteur de l’Anneau et part à la recherche de Frodo. L’Anneau le tente mais il arrive à se contrôler en pensant à son « maître » qu’il doit sauver ainsi qu’à son sens de Hobbit jardinier. S’il sauve Frodo, c’est aussi grâce à l’Anneau, il ne le met pas mais juste en le serrant fort dans sa main, il altère la vision de ses ennemis qui perçoivent Sam comme beaucoup plus menaçant qu’il l’est réellement. On comprend donc un peu plus le pouvoir de l’Anneau et comment Sam a réussi à délivrer Frodo des mains de l’ennemi. Dans le film, c’est passé sous silence.
Par contre, ce qui nous intéresse dans ce tome, c'est la chute de Sauron. Et bien là Sauron ne tombe pas. Après la destruction de l'Anneau Unique, Sauron est incapable de récupérer une forme physique, condamné à ne persister que sous la forme d'une immense ombre planant au dessus du Mordor, menaçante mais impuissante, destinée à être emporté par le vent. Le Seigneur des Ténèbres a finalement fini comme son maître, condamné à n'être qu'une ombre impuissante et insomniaque qui se nourrit d’elle-même.
De ce fait, la « chute » de Sauron est moins marquante que dans l’adaptation de Jackson. Ce dernier aura vraiment magnifié les meilleurs passages de l’œuvre et une fois de plus je lui tire mon chapeau sur le travail accompli ! Toutefois, ce qu’il advient dans le livre est certes différent mais cela fonctionne aussi.
Bref, le roman enchaine sur les réjouissances notamment avec le couronnement d’Aragorn et son mariage. Les appendices nous apprendront leur histoire d’amour, du commencement jusqu’à leur mort. Et c’est très beau. Dommage que ça ne soit pas dans le livre en lui même. Même si je comprend qu’il n’est pas réussi à le placer dans le livre. On comprend ainsi que Arwen est la raison pour laquelle Aragorn a décidé d’accepter son destin bien plus tôt que dans le film. Elrond a certes accepté le fait que sa fille épouse un mortel, mais à la seule condition que son bien aimé devienne ce qu’il doit être c’est-à-dire le roi. C‘est une obligation afin qu’il puisse se marier. Ainsi son amour pour Arwen le guide dans cette guerre.
On a également le droit aux adieux des personnages qui mettent définitivement fin à la communauté de l’Anneau. Ce qui a le mérite d'apporter une clôture sympa et ... Ah et bien, non, c'est pas terminé. Parce que le péril rode en la comté et que nos héros hobbitiens vont devoir y mettre un terme. Et c'est repartie pour quelques chapitres consacrés à la fin de Saroumane et au retour des demi hommes. Ici Saroumane périt réellement et contrairement à Sauron qui a un maitre que l'on ne connait pas (si on ne lit que ce roman) et qui disparait mais pas totalement, celui ci est terminado et de manière assez cruelle.
Cette intrigue, avec Saroumane et le nettoyage du Comté qui est dévastée, permet de montrer les conséquences de la guerre qui vont très loin des royaumes des hommes, bien que je trouve pertinent qu'on l'ai retiré pour l'adaptation de Peter Jackson.
On conclut avec l’émouvant final dans les Havres Gris.
Au final, même si les deux versions apportent des choses que l’autre ne fait pas, ma préférence revient aux films, que je trouve plus marquante, plus épique.
Ou alors c’est parce qu’il y a Hugo Weaving et Legoclas. 🤷🏻♀️