
1974
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Arthur Koestler
Résumé
Ecrit de 1938 à 1940, paru en France dès 1945, Le Zéro et l'Infini est un des grands " classiques " du XXe siècle, ainsi qu'un best-seller mondial. Inspiré des grands procès de Moscou, le roman imagine l'itinéraire d'un responsable communiste, Roubachof, jeté en prison et jugé après avoir été lui-même un " épurateur ". A travers ce thème, l'écrivain nous convie à un véritable procès des dictatures et du système totalitaire pour lesquels l'homme n'est rien, un zéro en regard de la collectivité, alors que l'humanisme voit en lui, au contraire, un infini. Le Zéro et l'Infini est de ces œuvres dont le temps n'abolit pas la portée.
Bien
Essai sur la philosophie du collectivisme et du système totalitaire sur fond de l'univers carcéral russe. Pour la culture russe l'homme n'est rien d'autre qu'au service du collectif pour la notre l'homme est avant tout !
L’intrigue Roubachof, membre actif et important du parti, est jeté en prison après avoir été « vendu » par sa secrétaire. Sa fidélité au parti est mise en doute. Il se défend très peu, puis est incarcéré et « jugé ». Avant cela, il avait passé deux années de détention dans une prison étrangère. Une fois libéré, il avait été accueilli en héros pour avoir eu une conduite exemplaire. Pendant son séjour en prison, il essaie de communiquer avec d'autres détenus en « alphabet quadratique ». Il subit les rigueurs de la détention. Peu après, il est confronté à un haut fonctionnaire de la prison. Roubachof est suspecté d’être un opposant au seul et unique parti du pays. Il est forcé d'adopter l’idéologie de ce parti. Selon lui, il aura droit soit à un jugement administratif (c'est-à-dire qu'il sera jugé par des hauts fonctionnaires du parti sans aucune chance ni aucun espoir de s’en sortir), soit à un procès public (dans lequel il pourra être défendu avec beaucoup plus d’espoir et de facilité). Yvanof veut forcer Roubachof à avouer qu’il appartient à un groupe d’opposition. Ce qui est faux. Son sort dépend de sa façon de s’exprimer sur ce sujet, du fait qu'il reconnaisse ou non ses prétendues « fautes ». Ivanof donne deux semaines à Roubachof pour réfléchir, tout en prédisant que les témoignages d’autres personnes, connues de Roubachof, seront de toute façon à charge. À partir de ce moment, les conditions de détention de Roubachof s’améliorent. Va-t-il rester fidèle à sa conscience ou obéir jusqu’au bout au parti en se soumettant à ses exigences ? Pourquoi le parti auquel il a adhéré lui demande-t-il de tels sacrifices ? Après le temps imparti a lieu l'interrogatoire de Roubachof. Ce dernier a en effet fini par céder aux propositions d'Ivanof, venu lui expliquer « en ami » qu'il ferait mieux de se soumettre. Dans un premier temps, il a catégoriquement refusé, mais il a fini par céder, ce qui a finalement conduit à un procès public. Entre les interrogatoires, Roubachof communique avec les autres détenus à l'aide de son pince-nez. Certains prisonniers lui parlent pendant qu'il effectue son tour de promenade. L'interrogatoire est mené par un certain Gletkin, car Ivanof a entre-temps été condamné et fusillé pour n'avoir pas respecté les lois du parti. Roubachof l'a bien compris, l’individu est le Zéro. Le parti, c’est l’Infini. C’est ainsi que les choses se présentent à lui lors de son premier interrogatoire. Le voilà torturé à son tour par la machine à faire avouer, sommé de se prêter à une mise en scène macabre qui le contraindra à « reconnaître » qu’il est un traître, un renégat, un ennemi de la classe ouvrière.