J’ai hurlé de rire tout du long, j’ai été giga attendrie, j’ai adoré chaque personnage, Mireille est une queen de l’humour et de la répartie, j’ai aimé les prise de positions, j’ai aimé le message derrière, j’ai aimé chaque rebondissements de l’histoire, chaque nouvelle aventure, et chaque ligne d’humour bon dieu c’était tellement bon à lire.
Ça m’a tellement réchauffé le cœur, ça me donné envie d’avoir quinze ans et de prendre dans mes bras l’adolescente que j’étais et de la faire tourbillonner et lui hurlant de ne pas prendre la vie autant au sérieux et d’apprendre à rire et à s’amuser et à tout tenter et à ne pas avoir peur.
C’était la première fois que je lisais un roman drôle et putain qu’est ce que ça fait du bien de rire autant. Le personnage de Kader putain j’aime trop comment Mireille parle de son soleil tout au long du livre vraiment j’ai trop aimé ça m’a planté une flèche en plein cœur.
« Cœur battant et le visage enflammé, je me réfugie dans les toilettes où Hakima et Astrid, plantées devant une gigantesque glace qui va du sol au plafond, se mirent avec hébétude.
— Oh, c'est... commencé-je - mais, aussitôt, je perds mes mots.
Qui sont-elles? Devant nous, dans l'immense miroir étincelant, nous toisent trois jeunes filles inconnues. Mais qui sont-elles ?
Une blonde vaporeuse, aux courbes généreuses, vêtue d'une élégante robe bustier jaune d'œuf qui s'harmonise à merveille avec son teint de rose. Astrid ? Astrid, c'est vraiment toi ?
Une petite brune mutine dont la robe à col bateau, parme, moirée, ondoie telle une anémone à chaque mouvement. Hakima? Hakima, c'est toi?
Et cette jeune fille fière, aux cheveux retenus par des barrettes diamantées, enrubannée dans sa robe bleu tendre plissée comme une toge, qui allonge ses jambes à l'infini et souligne sa jolie taille... c'est... Moi ? Moi !
…
MAIS NON, JE DÉCONNE!
On ressemble exactement à ce qu'on est : trois
Boudins habillés de robes de bal synthétiques et maquillés comme des voitures volées. Astrid et moi ressemblons, en plus dodues, à Javotte et Anastasie dans la version Disney de Cendrillon. Hakima a l'air d'un petit pruneau en robe de jambon fumé.
On reste silencieuses un moment, et puis...
... et puis on n'y tient plus : on éclate de rire, on se plie de rire - un rire qui monte du fond de nos ventres grassouillets, qui secoue nos bijoux, nos cheveux et nos robes, qui nous force à nous adosser aux lavabos, un rire qui donne envie de faire pipi, un rire immense, libérateur, extatique, nouveau, grandiose - aussi immense, libérateur, extatique, nouveau et grandiose que le bal qui nous ouvre ses portes et aussitôt nous avale. »
« La porte s'ouvre. D'abord, je crois qu'il n'y a personne en face de nous. Puis je baisse les yeux, et je m'aperçois que c'est un dieu qui a ouvert la porte.
Enfin, je dis un dieu, mais il ne faut pas que vous imaginiez un vieux mec tout laid à barbe blanche. Je ne parle évidemment pas du dieu de la Bible (qui n'a aucun intérêt). Non, je veux dire le dieu de la nature, le dieu du vent, le dieu des ours, des chats et des cerises, le dieu qui a conçu le monde en tirant du bout des doigts les pointes des plus hautes montagnes et en creusant du talon les vertigineux canyons. Le dieu du soleil, qui tous les matins traîne l'astre du jour derrière son gigantesque char afin que les herbes poussent !
Non; même pas le dieu du soleil ; le Soleil lui-même.
Un Soleil aveuglant.
Et figurez-vous que de voir le Soleil, là, comme ça, sur le pas de la porte, ça m'a - attention mauvaise blague - coupé les jambes !
Pourquoi, mauvaise blague? Parce qu'il se trouve que le jeune homme qui nous a ouvert la porte, mes chers enfants, n'a pas de jambes.
Pourquoi il n'en a pas, ça, je ne l'ai pas su tout de suite. J'étais paralysée de stupeur et d'amour.
Bref : le Soleil nous adresse un bonsoir sérieux, et il nous laisse entrer, repoussant son char, enfin, sa chaise roulante, vers l'arrière, d'un petit coup de paume. »
« Je me tourne vers Astrid, à gauche.
— Prête ?
— Prête.
Puis vers Hakima, à droite.
— Prête ?
— Prête.
Et enfin, je m'adresse au Soleil, devant nous trois :
— Tu es prêt, Kader?
— Prêt, ma belle.
« Ma belle » ? Moi aussi, je fonctionne à l'énergie solaire, apparemment, car mon premier coup de pédale fait tourner la Terre sous ma roue !
— Alors c'est parti ! »
