Mes fragiles

Après nous avoir raconté la mort de son jumeau Olivier à l'âge de 6 ans, Garcin nous livre dans ce court ouvrage celles de sa mère à 90 ans passés et celle de son frère Laurent atteint d'une maladie chromosomique grave, proche de la trisomie. C'est poignant et tellement bien écrit. Décidément, on peut tout lire de l'ancien présentateur de l'émission.Le Masque et la plume à qui il manque.

Un hymne à l’amour familial. Un livre très beau, très juste, sur l’amour de Jérôme Garcin pour sa mère et son frère, décédés. Se lit d’une traite, mais avec beaucoup de larmes. Je le recommande à 100%

Jérôme Garcin, journaliste et romancier, revient sur une succession de drames qu’il a mis longtemps à mettre en mots, à commencer par la mort de son frère jumeau, fauché par une voiture à l’âge de six ans, et celle de son père d’un accident de cheval à quarante-cinq ans quand lui en avait dix-sept, puis il évoque la mort de sa mère et celle de son autre frère Laurent. Rongée par une ostéoporose de plus en plus envahissante, affaiblie par plusieurs chutes, sa mère va multiplier les séjours dans les hôpitaux avant de mourir cen septembre 2020. Six mois plus tard, le frère de l’auteur, Laurent Garcin, succombe au covid à l’hôpital Georges-Pompidou. L’auteur dévoile en parallèle un lourd héritage familial, le syndrome de X-fragile dont son frère était atteint et dont il est porteur (et qu’il a transmis à sa fille et à sa petite-fille). L’animateur du Masque et la Plume signe un récit intime et bouleversant. Chez Jérôme Garcin, l’écriture est d’abord la mémoire de l’amour. À la vie qui lui a repris, trop tôt et tragiquement, tant d’êtres aimés, le journaliste oppose depuis des années une résistance sourde et lumineuse en changeant, modeste alchimiste de son panthéon familial, le plomb de son chagrin en or des mots qui vont droit au coeur. Cette fois pourtant, il a bien cru ne pas y arriver. "C’était trop, écrit-il dans Mes fragiles. Trop vite, trop tôt. Trop peu préparé à ce nouvel assaut de souffrance et de regrets. […] Trop de Toussaint aux beaux jours."

Très touchant. À propos de sa mère et de son frère…

Hymne à son frère si différent

"C'était trop. Trop vite, trop tôt. Trop peu préparé à ce nouvel assaut de souffrance et de regrets. Trop de colère contre le destin. Trop de morts. Trop de prières et de miséricorde. Trop de Toussaint aux beaux jours. Trop de plus jamais." En l'espace de six mois disparaissent successivement la mère et le frère de l'auteur. Tandis qu'ils affrontent la maladie surgit un secret qui réécrit l'histoire de la famille.

Bouleversant

Même malingre, cassée, rapetissée, désorientée, ma mère, restait une incroyable force de la nature. Elle ajoutait, en toute occasion, fut-ce sous perfusion, une. grâce mozartienne. Maman était une fugue, une sonate pour piano, une fantaisie en ré mineur, une flûte enchantée. L’art Ne vient pas couché dans les lits qu’on a faits pour lui ; il se sauve aussitôt qu’on prononce son nom : ce qu’il aime, c’est l’incognito. Ses meilleurs moments sont quand il oublie comment il s’appelle.

Noté 7/10 par Yolande Lemaigre Dubreuil