
2014
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Jacqueline Harpman
Résumé
"Je me rendais parfaitement compte que je n'avais fait qu'ajouter une question aux autres, mais elle était nouvelle, et cela, dans le monde insensé où je vivais, où je vis toujours, c'était le bonheur", dit l'énigmatique narratrice de Moi qui n'ai pas connu les hommes. A l'issue de quelle obscure catastrophe quarante femmes se trouvent-elles encagées dans une cave, sous la surveillance muette de gardiens impassibles ? Quelles lois régissent leur inéluctable survie, au rythme inintelligible de nuits et de jours artificiels, tandis qu'elles perdent peu à peu le souvenir de leur passé ? Quel hasard ou quel dessein ont jeté la narratrice encore enfant parmi ces adultes ? Elle est la seule à ne rien savoir, à ne rien se rappeler : c'est pourtant elle qui va réinventer le temps, la pensée le désir. Donc la révolte, qui restitue l'estime de soi à l'esclave. La mécanique narrative de ce superbe "thriller logique" est souveraine et soulève l'émotion tant on s'identifie à cette quête obstinée dont l'objet ultime, au coeur d'un mystérieux désert et d'une solitude sans recours, pourrait bien être l'accès à la condition humaine.
Ça c'est un bouquin écrit en 1995 par Jacqueline Harpmann, une psychiatre, écrivaine. Un livre passionnant qui met en place un monde absolument vide de civilisation humaine ou animale, mais parfaitement adapté à la vie humaine. 40 femmes isolées du monde, enfermées dans une immense cage en sous sol, vont par un pur hasard se retrouver libre et parfaitement seules sur cette terre balayée par un vent doux, quelques pluies et rien d'autre. La question qui sous tend ce livre est que nous reste t'il si nous n'avons rien à accumuler, rien à défendre, aucun loisir, pas de descendance.
Adoré
Science fiction Post apo Vivre sans culture sans identité sans nom sans affection Titre vie