
2015
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Alessandro Baricco
Résumé
- Je crois que j'aimerais être copiste. - Cela consiste à copier des choses, non ? - Probablement. - Mais pas des actes notariés ou des chiffres, je vous prie. - J'essaierai d'éviter. - Essayez de voir si vous ne pouvez pas par exemple copier les gens. - Oui. - Tels qu'ils sont. - Oui. - Vous y arriverez très bien. Qu'est-ce qu'un artiste ? Alessandro Baricco nous invite à suivre le parcours de Mr Gwyn, entre badinage et aventures cocasses. Un roman intrigant et brillant.
Franchement j’ai adoré ce livre et cela est très rare pour des romans contemporains. C’est-à-dire que pour vouloir rivaliser avec des grands romans, des grands narrateurs des siècles durant, il faut être sacrément bon et je trouve que Alessandro Baricco se défend très bien. Je suis ravie d’avoir connue cet écrivain italien dont j’approfondirai probablement les écrits. C’est donc l’histoire d’un écrivain à Londres qui ne veut plus écrire de romans. Il explique tout cela dans un journal et se laisse porter par la vie. Mais au bout d’un certain moment, l’écriture lui manque sacrément et il cherche quoi faire. Il décide donc de devenir « copiste » c’est-à-dire celui qui écrit des portraits. Il va mettre en place un stratagème particulier pour pouvoir peindre avec l’écriture : louer un grand atelier et y placer quelques meubles. Il va prendre pour premier modèle la stagiaire de son éditeur et la faire déambuler dans cet atelier pendant 4 heures chaque jour, pendant 32 jours. Il la prendra ensuite en tant qu’assistante. Il fera le portrait de neuf personnes dont une dernière, dangereuse, séduisante, avec qui il aura probablement une histoire, qui le fera fuir. Son assistante sera ensuite en quelque sorte abandonnée et elle refera sa vie, tranquillement de son côté, en découvrant des années après, qu’il avait publié son portrait à elle dans un roman sous un autre nom. Ce qui est vraiment novateur dans ce roman c’est que tout d’abord on commence avec le point de vue de Mr Gwyn et puis, à partir du milieu, on passe du cote de son assistante. Cela permet de mettre un peu d’intrigue et d’épaissir un peu la narration. De plus, assez poétiquement, ce roman pose des questions sur l’Art, sur la manière d’en faire, sur le message que l’on veut faire passer, etc. Très intéressant !