
2024
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Michelle Zauner
Résumé
Michelle Zauner vit à Philadelphie et jongle entre trois jobs alimentaires et un groupe de rock dont la carrière ne décolle pas quand elle apprend que sa mère est malade. Elle rentre alors dans l’Oregon pour l’accompagner dans son combat contre le cancer, et pour essayer de rattraper le temps perdu. Car Michelle a été une adolescente rebelle, ne se sentant jamais à la bonne place, et fuyant cette figure maternelle qui incarne l’exigence mais aussi la culture coréenne, si proche et si lointaine. Le souvenir des étés passés dans le pays natal de sa mère, et celui de la passion avec laquelle cette dernière cuisinait et mangeait, vont aider Michelle à surmonter son chagrin, à trouver un chemin vers l’apaisement. Michelle Zauner évoque avec une grande simplicité le deuil qu’elle a traversé, et toutes les complexités de l’amour entre une mère et sa fille. Elle consacre surtout des pages inoubliables au plaisir gastronomique pour nous rappeler que nous sommes aussi ce que nous mangeons. Un livre qui ne ressemble à aucun autre.
Un livre drôle et émouvant sur une relation mère fille pudique et profonde. Leur relation s’est tissée en mangeant. Je ne comprenais pas tous les termes mais j’ai quand même eu faim. Sans rien dire la mère lui a transmis tellement, notamment la force de vivre la vie qu’on souhaite. En étant fidèle à sa mère, sans pour autant suivre ses injonctions, elle se découvre dans la musique.
Commentaires Alain Lors de mon avant-dernier livre j’étais en Turquie me voici à présent en Corée du Sud et aux États Unis pour suivre la relation mère fille. Celle ci est compliquée car Michelle est une adolescente difficile. Mais lorsque que la mère découvre qu’elle est atteinte d’un cancer celles-ci vont se rapprocher. La lecture est éprouvante lorsque que l’on traite de la maladie et du deuil. A travers ce livre c’est un hommage à sa mère et à toutes les mères. Très belle lecture ma note 8,5/10. Commentaires Babélionaute Comment la cuisine peut nous aider à faire le deuil d'une mère ? Dans Pleurer au supermarché, Michelle Zauner raconte son enfance, son adolescence, l'importance de la musique dans sa vie, la perte de sa mère décédée d'un cancer ; une relation mère fille complexe et tumultueuse, un lien indéfectible qui passe aussi par la nourriture, la cuisine, une façon de montrer son amour. C'est cette cuisine coréenne – Michelle Zauner est coréenne américaine – qui l'accompagne dans son deuil. Reproduire les recettes de sa mère, ses gestes, retrouver les saveurs réconfortantes de l'enfance, les saveurs de son identité coréenne et trouver l'apaisement "La cuisine est une activité sensorielle qui demande d'être concentrée à 100 % et n'autorise pas les idées noires", trouver sa place. Un magnifique hommage à sa mère, aux mères "Toutes les mères coréennes perdaient leur nom propre. La maman de Jiyeon devenait l'umma de Jiyeon. La maman d'Esther était l'umma d'Esther. Je n'ai jamais su leurs vrais prénoms. Leur identité était complètement absorbée par celle de leurs enfants". Lorsque sa mère a un cancer, elle revient s'installer dans l'Oregon de son enfance pour l'aider ; elle l'accompagnera jusqu'à la fin. Les pages consacrées à la maladie de sa mère sont émouvantes et éprouvantes. Une autre mère occupe une place importante dans le récit : c'est Maangchi. Maangchi a permis à Michelle Zauner d'apprendre la cuisine coréenne ; comme une sorte de mère de substitution, c'est elle qui lui a appris à faire l'incontournable kimchi. Pendant le confinement, j'ai fait la connaissance de Maangchi et on s'est mis à la cuisine coréenne à la maison grâce à la chaleureuse et rassurante umma youtubeuse. Merci à Michelle Zauner pour son bouleversant récit et pour la connexion avec nos mères. Ayant achevé ce récit, je vais aller écouter l'album Psychopomp de Japanese Breakfast, le groupe de Michelle. Dans cet album, elle rend hommage à Chongmi. "Cette soupe – Le miyeokguk – me semblait sacrée à présent, imprégnée d'un sens nouveau. J'ai bu le bouillon avec gratitude, mastiquant les petits morceaux d'algues gluantes dont la saveur m'évoquait l'image d'une déesse marine antique échouée sur le rivage, festoyant nue sur l'écume. Elle m'apparaissait comme si j'étais de retour dans le ventre de ma mère, en apesanteur"