Résumé
Un texte qui médite sur le pouvoir émancipateur de la littérature, qui est aussi un pouvoir de consolation et de réconciliation avec la vie. - Rentrée littéraire 2023 - Toute mon adolescence, j'ai entendu parler des personnages d' À la recherche du temps perdu, persuadée qu'ils étaient des cousins que je n'avais pas encore rencontrés. À la maison, les répliques de Charlus, les vacheries de la duchesse de Guermantes se confondaient avec les bons mots entendus à table, sans solution de continuité entre fiction et réalité. Car le monde révolu où j'ai grandi était encore celui de Proust, qui avait connu mes arrière-grands-parents, dont les noms figurent dans son roman. J'ai fini, vers l'âge de vingt ans, par lire la Recherche. Et là, ma vie à changé. Proust savait mieux que moi ce que je traversais. il me montrait à quel point l'aristocratie est un univers de formes vides. Avant même ma rupture avec ma propre famille, il m'offrait une méditation sur l'exil intérieur vécu par celles et ceux qui s'écartent des normes sociales et sexuelles. Proust ne m'a pas seulement décillée sur mon milieu d'origine. Il m'a constituée comme sujet, lectrice active de ma propre vie, en me révélant le pouvoir d'émancipation de la littérature, qui est aussi un pouvoir de consolation et de réconciliation avec le Temps.
Opinion du public
175 avis
7/10
Les critiques saluent 'Proust, roman familial' pour son analyse érudite et personnelle des liens entre l'aristocratie et la littérature de Proust, soulignant comment l'œuvre a éclairé et transformé la vie personnelle de l'auteure. L'humour et l'intelligence du livre sont appréciés, bien que certains trouvent les références à Proust parfois obscures sans une connaissance préalable de son œuvre.
👍 Analyse profonde de l'aristocratie à travers Proust.
👎 Peut être complexe sans connaître Proust.
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Superbe explication du monde aristocratique de ses codes, et de la deconstruction de ceux la par Proust
Offert par Annie. Belle écriture, érudite. Chouette cette lecture qui me replonge dans la recherche.
Longtemps sans lire un essai littéraire. Très inspirant pour la lecture de Proust. Très intelligent, très fin, peinture incisive de l’aristocratie à la manière de Proust! Dommage que ce ne soit pas dans la sélection principale de la BO.
Toute mon adolescence, j'ai entendu parler des personnages d'"À la recherche du temps perdu", persuadée qu'ils étaient des cousins que je n'avais pas encore rencontrés. À la maison, les répliques de Charlus, les vacheries de la duchesse de Guermantes se confondaient avec les bons mots entendus à table, sans solution de continuité entre fiction et réalité. Car le monde révolu où j'ai grandi était encore celui de Proust, qui avait connu mes arrières-grands-parents, dont les noms figurent dans son roman. J'ai fini, vers l'âge de vingt ans, par lire la "Recherche". Et là, ma vie à changé. Proust savait mieux que moi ce que je traversais. Il me montrait à quel point l'aristocratie est un univers de formes vides. Avant même ma rupture avec ma propre famille, il m'offrait une méditation sur l'exil intérieur vécu par celles et ceux qui s'écartent des normes sociales et sexuelles. Proust ne m'a pas seulement décillée sur mon milieu d'origine. Il m'a constituée comme sujet, lectrice active de ma propre vie, en me révélant le pouvoir d'émancipation de la littérature, qui est aussi un pouvoir de consolation et de réconciliation avec le Temps.
De Laure Murat. Très intéressante analyse des codes de l’aristocratie à travers les membres de sa propre famille. Elle est descendante de Napoléon du côté de son père et des De Luyne côté maternel à travers celle que fait Proust. Le livre a une grande qualité c’est qu’il donne envie de relire la recherche. À propos Un texte sur le pouvoir émancipateur de la littérature, qui est aussi un pouvoir de consolation et de réconciliation avec la vie. Toute mon adolescence, j'ai entendu parler des personnages d' À la recherche du temps perdu, persuadée qu'ils étaient des cousins que je n'avais pas encore rencontrés. À la maison, les répliques de Charlus, les vacheries de la duchesse de Guermantes se confondaient avec les bons mots entendus à table, sans solution de continuité entre fiction et réalité. Car le monde révolu où j'ai grandi était encore celui de Proust, qui avait connu mes arrière-grands-parents, dont les noms figurent dans son roman. J'ai fini, vers l'âge de vingt ans, par lire la Recherche. Et là, ma vie à changé. Proust savait mieux que moi ce que je traversais. il me montrait à quel point l'aristocratie est un univers de formes vides. Avant même ma rupture avec ma propre famille, il m'offrait une méditation sur l'exil intérieur vécu par celles et ceux qui s'écartent des normes sociales et sexuelles. Proust ne m'a pas seulement décillée sur mon milieu d'origine. Il m'a constituée comme sujet, lectrice active de ma propre vie, en me révélant le pouvoir d'émancipation de la littérature, qui est aussi un pouvoir de consolation et de réconciliation avec le Temps.
Pas terminé, l'aristocratie m'ennuie.