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Siddhartha

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8.3/10

2021

Hermann Hesse

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Résumé

Un jeune prince gâté par la vie découvre la voie de la libération suprême. Ou comment Siddharta Gautama, au bout de sa quête de la vérité absolue, est devenu l'un des plus grands maîtres à penser : Bouddha. Un jour vient où l'enseignement traditionnel donné aux brahmanes ne suffit plus au jeune Siddhartha. Quand des ascètes samanas passent dans la ville, il les suit, se familiarise avec toutes leurs pratiques mais n'arrive pas à trouver la paix de l'âme recherchée. Puis c'est la rencontre avec Gotama, le Bouddha. Tout en reconnaissant sa doctrine sublime, il ne peut l'accepter et commence une autre vie auprès de la belle Kamala et du marchand Kamaswani. Les richesses qu'il acquiert en font un homme neuf, matérialiste, dont le personnage finit par lui déplaire. Il s'en va à travers la forêt, au bord du fleuve. C'est là que s'accomplit l'ultime phase du cycle de son évolution. Dans une Inde recréée à merveille, Siddhartha, roman d'une initiation, est un des plus grands de Hermann Hesse, Prix Nobel de littérature.

Avis de la communauté

Opinion du public

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147 avis

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Avis et Commentaires

55 avis
CM
Clement Michela noté ★ 7/10
26 juin 2025

Siddhartha-Herman Hesse 7/10: même stylé que demian dans un autre univers, on y voit la vie entière de Siddhartha. Une phase où il grandit, il tombe dans les travers de la société, puis s’en extirpe pour finir sa vie sur les bords d’un fleuve et avec un maître qui lui apprend ce qui lui reste à savoir. Il passe par plusieurs étapes avec différents maîtres qui lui apprendront chacun des choses. La phase où il est dans le Mal est plus révélatrice de notre époque. Beaucoup de référence à la religion hindouiste et bouddhiste. A la fin il apprend à son meilleur ami de jeunesse qu’il a a abandonné lors de la rencontre avec Bouddha, son style de vie, sa doctrine qui n’en est pas une, et lui transmets tout par un baiser sur le front. (5juin 2023)

Moi JMichela noté ★ 10/10
13 juin 2025

Siddartha Herman Hesse Om. C'est le présent, le passé et le futur. C'est, dit Mândakya-Upanishad, le monde entier dans une syllabe, et c'est même encore ce qui peut exister en dehors de ces trois temps. Ce mot se décompose en plusieurs parties formant plusieurs sons AUM, le point qui marque la nasale M (anusvâra) et la résonance (Nâdra). Ces sons symboliseraient les êtres et les choses les plus divers : les heures du jour, les Vedas, les trois dieux, Brahma, Vishnu, Shiva, etc - p 21. Il commençait à s’apercevoir que l amour de son père, l'amour de sa mère et même l'attachement de son ami Govinda ne feraient pas son bonheur, ne le calmeraient pas, ne le rassasieraient pas, en un mot, ne lui suffiraient pas toujours, ne lui suffiraient jamais. Il commençait à se douter que son vénérable père et ses autres maîtres, les sages brahmanes, lui avaient déjà communiqué la plus grande partie et le meilleur de leur sagesse, qu'ils avaient déjà versé dans son âme et dans son esprit tout le contenu des leurs, sans pouvoir les remplir - p 23. et où habitait l’Atman ? où battait son cœur éternel ? où ? sinon dans son propre moi, dans notre intérieur, dans ce réduit indescriptible que chacun porte en soi - p 24. dans l'Upanishad de Samaveda, des vers magnifiques, qui parlaient de cet intérieur et de ce moi. Il y était dit : « Ton âme est tout l'univers », et plus loin: « L'homme qui dort d'un profond sommeil retourne à son intérieur et habite dans l'Atman. » - p 24. dans cette coupe de Vin, ils trouvent le même oubli - p 35. le buveur s’étourdit en buvant, sans doute trouve-t-il dans le vin, une absence de soi-même et un répit de courte durée, mais bientôt il revient de cette démence et retrouve toutes choses comme auparavant. Il n’a rien gagné en sagesse, rien ’acquis en connaissance, et ne s’est point élevé d’un degré vers le bien - p 35. On ne peut rien apprendre. Il n’y a qu’un savoir, et qui est partout. C’est l’Atman, qui est en moi, en toi, et en chaque être - p 37. tu ne pourras traduire par des mots et par une doctrine, ce qui t’est arrivé au moment de ton illumination - p 50. Il n’est pas une chose au monde que je connaisse si peu que moi-même, que Siddartha- p 54. pas plus Yega-Veda que ArtHarvat-Veda, ni les ascètes, ni une doctrine quelconque ne m’enseigneront rien désormais; c’est de moi seul que j’apprendrai, que je serai l’élève, c’est par mois que je saurais le mystère qu’est Siddhartha - p 54. Saint Jacques : Qu'il était beau le monde pour qui contemplait ainsi, naïvement, simplement, sans autre pensée que d'en jouir ! Que la lune et le firmament étaient beaux ! Qu'ils étaient beaux aussi les ruisseaux et leurs bords ! Et la forêt, et les chèvres, les scarabées d'or, et les fleurs et les papillons. Comme il faisait bon de marcher ainsi, libre, dispos, sans souci, l'âme confiante et ouverte à toutes les impressions - p 62. Rien de tout cela n'était nouveau; mais il ne l'avait jamais vu ; sa pensée l'en avait toujours tenu éloigné. Maintenant, il était auprès de ces choses, il en faisait partie. La lumière et les ombres avaient trouvé le chemin de ses yeux, la lune et les étoiles celui de son âme - p 62. le vrai trésor est le secret de la puissance de bouddha n’était pas sa doctrine même, mais cette chose inexprimable que n’enseignait aucune doctrine et qu’il avait vécu à l’heure de son illumination - p 63. Depuis longtemps il savait que son moi et Atman ne faisaient qu'un, qu'ils étaient de la même essence éternelle que Brahma. Mais jamais il ne l'avait vraiment trouvé, ce moi, parce qu'il avait toujours essayé de le saisir dans les mailles de la pensée. S'il était évident que le corps n'était pas le moi, qu'il n'était pas davantage le jouet des sens, la pensée ne l'était pas non plus, ni la raison, ni les connaissances acquises, ni l'art appris de tirer des conclusions et de forger de nouvelles pensées avec les anciennes. Non ! ce domaine de l'esprit appartenait aussi à l'« en deçà », et détruire le moi accidentel des sens ne menait à rien si, en revanche, on continuait à nourrir grassement le moi accidentel des pensées et des connaissances - p 63. Oui, repondit le batelier, un très beau fleuve, je l'aime par-dessus tout. Souvent je l'ai écouté, souvent j'ai lu dans ses eaux, et toujours il m'a enseigné quelque chose. Il y a beaucoup de choses qu’une rivière peut vous enseigner - p 64. Certainement. Le fleuve me l'a dit: tout revient ! Et toi aussi, Samana, tu reviendras. Pour le oment, bon voyage ! Que ton amitié soit mon salaire - p 64. Ce jeu d’amour que l’on appelle dans les livres : grimper à l’arbre - p 65. une bouche d’un rouge clair, comme une figue fraîchement ouverte - p 66. samana selon MetaAi : Chez les bouddhistes, "samana" (en pāli) ou "śramana" (en sanskrit) fait référence à un ascète ou un moine errant qui se consacre à la pratique spirituelle et à la recherche de l'illumination. Les śramanas étaient des pratiquants spirituels qui renonçaient à la vie mondaine pour se consacrer à la méditation, à l'étude des textes sacrés et à la pratique de l'ascèse. Ils étaient souvent associés aux traditions hindoues et bouddhistes anciennes. Dans le bouddhisme, le terme "samana" peut également désigner un pratiquant qui suit la voie du Bouddha, en particulier ceux qui ont renoncé à la vie mondaine pour suivre la vie monastique. C'est un terme qui évoque une vie de simplicité, de détachement et de recherche spirituelle. Ta bouche est comme une figue que l’on vient d’ouvrir. Ma bouche est aussi rouge et fraîche et s’accordera bien à la tienne - p 69. Quand tu jettes une pierre dans l'eau, elle descend vers le fond, par le chemin le plus court. Il en est de même quand Siddhartha s'est proposé d'atteindre un but, d'exécuter un projet. Siddhartha ne bouge pas ; il attend, il réfléchit, il jeûne; mais il passe à travers les choses du monde comme la pierre à travers l'eau, sans rien faire, sans bouger; attiré par son but, il n'a qu'à se laisser aller, car dans son âme plus rien ne pénètre de ce qui pourrait l'en distraire. Et c'est justement ce que Siddhartha a appris chez les Samanas et ce que les sots appellent un charme, qu'ils attnbuent a l'œuvre des démons. Rien n'est l'œuvre des démons, car il n'y a pas de démons. Chacun peut être magi cien et atteindre son but, s'il sait réfléchir, s'il sait attendre, s'il sait jeûner - p 74. Elle lui a pris à ne pas Prendre un plaisir sans en donner un lui-même en retour. - p 79. pour lui, les hommes s’abandonnaient , se laissaient vivre comme des enfants ou comme des animaux, et il en éprouvait du plaisir et du mépris à la fois. Il les voyait, se tourmenter, peiner et vieillir pour acquérir des choses qui n’en valaient pas la peine : de l’argent, un pauvre petit plaisir , de maigres honneurs - p 83. Tu es Kamala et en toi il y a un asile de paix, où tu peux, à ton gré, te réfugier et t’installer en toutes commodités, comme je puis le faire en moi-même - p 84. presque toutes les créatures ressemblent à la feuille qui, en tombant, tournoie dans l’air, vole et chavire en tous sens avant de rouler sur le sol. D’autres, au contraire, le petit nombre, ressemblent aux étoiles : ils suivent une route fixe, aucune bourrasque ne les a fait dévier ; ils portent en eux-mêmes les lois qui les régissent - p 85. Sansara ou mieux Samsara, les vicissitudes du monde, de la ne et de la mort, le monde des humains, l'Océan de la Naissance et de la Mort, l'instabilité et la non-durée des choses, l'inquiétude de la vie du monde, l'agitation de l'égoisme, la vanité de l’existence. (N. d. T.) - p 87. bien des choses avez survécu en lui : la sobriété, le plaisir de penser, les longues méditation, le commerce familier avec son moi, c’est éternel, moi qui n’était ni le corps, ni la conscience - p 88. le mot sacré om qui veut dire perfection ou accomplissement - p 101. il aurait pu longtemps, demeurer encore dans cette enfer ou régnait la mollesse et la volupté. Il aurait pu rester longtemps encore, à continuer à gagner, à gaspiller de l’argent, à se gaver de toutes sortes de mets, en laissant mourir sa pauvre âme altérée - p 109. je n’ignorais pas que les plaisirs du monde et les richesses ne valent pas grand-chose - p 109. il est bon d’avoir appris à ses dépends ce que l’on a besoin de savoir - p 109. valt Ce qui l'avait empêché de vaincre, c'était l'abus de la science, des vers sacrés, des prescriptions rituelles, de la mortification, de l'action et du zele ! Il avait été orgueilleux parce qu'il était toujours le plus intelligent, toujours le plus assidu, toujours en avance sur tous les autres : c'était lui le Prêtre, le Sage. Et c'était dans ce sacerdoce, dans cet orgueil dans cette intelligence que s'était glissé son moi, qu'il s’était installé, tandis qu'il s'imaginait pouvoir le tuer par les jeûnes et les pénitences. A présent il voyait bien que la voix mystérieuse avait eu raison et qu'aucun maître n'aurait jamais pu le sauver - p 110. sur l écoute : l’une des plus grandes qualités du passeur, c’est qu’il savait, écouter, comme peu de gens, le savent. Son interlocuteur sentait que, sans avoir prononcé un seul mot, Vasudeva, immobile et attentif, lui ouvrait son âme toute grande, il ne lui échappait aucune parole, il n’en attendait aucune avec impatience, il n’avait pour aucune ni éloge, ni blâme : il écoutait. Siddhartha se rendait compte du bonheur, que l’on peut ressentir à se confier à un pareil auditeur, à y épancher dans son cœur, toutes les peines, toutes les tribulations, tous les désirs d’une misérable vie ! - p 118. est-ce que le fleuve t’a aussi initié à ce mystère : que le temps n’existe pas ? - p 120. tu veux dire que le fleuve est partout simultanément : à sa source, et à son embouchure, à la cataracte, au bac, au rapide, dans la mer, à la montagne : partout, en même temps, et qu’il n’y a pas pour lui la moindre parcelle de passé ou la plus petite idée d’avenir, mais seulement le présent - p. 120 rien ne fût, rien ne sera. Tout est, tout a sa vie et appartient au présent - p 121. le vrai chercheur, celui qui a vraiment le désir de Trouver , ne devait embrasser aucune doctrine. Par contre, celui qui avait trouvé pouvait les admettre toutes, comme il pouvait admettre toutes les voies, toutes les fins. Plus rien ne le séparait de ces milliers d’autres doctrines, issues de l’éternel et tout imprégnées du divin - p 123. C’est alors qu’il eut, profonde, plus profonde que jamais, l’impression de l’indestructibilité de chaque vie, de l’Eternité de chaque instant - p 127. rien ne leur manquait, et le savant, le penseur, ne leur était supérieur que par une petite, une bien petite chose : la conscience qu’il avait de l’Unité, de tout ce qui vit - p 140. ce qu’est la sagesse : ce n’était somme toute qu’une prédisposition de l’âme, une capacité, un art mystérieux qui consiste à s’identifier à chaque instant de la vie avec l’idée de l’unité, à sentir cette unité partout, à s’en pénétrer, comme les poumons de l’air que l’on respire - p 141. peut-être, tu cherches trop? - p 148. Quand on cherche, il arrive facilement que nos yeux ne voient que l’objet de nos recherches ; on ne trouve rien parce qu’ils sont inaccessibles à autre chose, parce qu’on ne songe toujours qu’à cet objet, parce qu’on s’est fixé un but à atteindre et qu’on est entièrement possédé par ce but. Qui dit chercher dit avoir un but. Mais Trouver , c’est être libre, c’est être ouvert à tout, c’est n’avoir aucun but déterminé - p 148. la sagesse ne se communique pas. La sagesse qu’un sage cherche à communiquer a toujours un air de folie - p 150. Écoute, j’ai trouvé une pensée que tu vas encore prendre pour une plaisanterie ou pour une folie, mais qui, en réalité, est la meilleure de toutes celles que j’ai eues . La voici : le contraire de toute vérité, est aussi vrai que la vérité elle-même ! - p 150. à croire que le temps est une chose vraiment existante. Le Temps n'est pas une réalité. J’en ai maintes et maintes fois fait l'expérience. Et si le Temps n'est pas une réalité, l'espace qui semble exister entre le Monde et l'Eternité, entre la Souffrance et la Félicité, entre le Bien et le Mal, n'est qu'une illusion. Comment cela ? demanda Govinda, avec un sentiment d'angoisse. Fais bien attention! mon bon ami, fais bien attention ! Le pécheur que je suis et que tu es reste un pécheur - p 151. ! Le pécheur ne s'achemine pas vers l'état du Bouddha, il n'évolue pas, quoique notre esprit ne puisse se représenter les choses d'une autre façon. Non, le Bouddha à venir est maintenant, il est aujourd'hui en puissance dans le pécheur, son avenir est déjà en lui, tu dois déjà vénérer en lui, en toi, ce Bouddha en devenir, ce Bouddha encore caché. Le monde, ami Govinda, n'est pas une chose imparfaite ou en voie de perfection, lente à se produire : non, c'est une chose parfaite et à n'importe quel moment. Chaque péché porte déjà en soi sa grâce, tous les petits enfants ont déjà le vieillard en eux, tous les nouveau-nés la mort, tous les mortels la vie éternelle. Aucun être humain n'a le don de voir à quel point son prochain est parvenu sur la voie qu'il suit : Bouddha attend dans le brigand aussi bien que dans le joueur de dés et dans Brahma attend le brigand. La profonde méditation donne le moyen de tromper le temps, de considérer comme simultané tout ce qui a été, tout ce qui est et tout ce qui sera la vie dans l'avenir, et comme cela tout est parfait, tout est Brahma. C'est pourquoi j'ai l'impression que ce qui est est bien - p 151. Je vois la Mort comme la Vie, le péché comme la Sainteté, la prudence comme la Folie, et il doit en être ainsi de tout; je n'ai qu'à y consentir, qu'à le vouloir, qu'à l'accepter d'un cœur aimant. En agissant ainsi, je ne puis qu'y gagner sans risquer jamais de me nuire. Jai appris à mes propres dépens qu'il me fallait pécher par luxure, par cupidité, par vanité, qu'il me fallait passer par le plus honteux des désespoirs pour refréner mes aspirations et mes passions, pour aimer le monde, pour ne pas le confondre avec ce monde imaginaire désiré par moi et auquel je me comparais, ni avec le genre de perfection que mon esprit se représentait; j'ai appris à le prendre tel qu'il est, à l'aimer et à en faire partie, telles sont, ô Govinda, quelques-unes des pensées qui me sont venues - p 152. voilà une pierre. Dans un temps plus ou moins éloigné elle sera terre, et de cette terre naîtra une plante, un animal ou un être humain. Eh bien, autrefois j’aurais simplement dit ceci : cette pierre n'est qu'une pierre, une chose de rien, elle appartient au monde de la Maya; mais comme elle est susceptible, dans le cercle des transmutations, de devenir aussi un être humain, un esprit, je veux bien en reconnaître la valeur. Telle eût été probablement ma pensée autrefois. Mais aujourd'hui je dirai : cette pierre est une pierre, elle est aussi Dieu, elle est aussi Bouddha, je la vénère et je l'aime, non parce qu'elle peut un jour devenir ceci ou cela, mais parce qu'elle est tout cela depuis longtemps, depuis toujours - et c'est justement parce qu'elle est pierre et qu'elle se présente à moi aujourd'hui sous cette forme, que je l'aime, ses veines et ses creux, sa couleur jaune et grise - p 152. chaque pierre a son caractère propre et prie le Om à sa manière, chacune est Brahma tout en étant aussi et au même degré une pierre avec ses particularités; et c'est précisément pour cela qu'elles me plaisent, qu'elles me semblent merveilleuses et dignes d'être adorées. « Mais je t'en ai assez dit. Les paroles servent mal le sens mystérieux des choses, elles déforment toujours plus ou moins ce qu'on dit; il se glisse souvent dans les discours quelque chose de faux ou de fou... et ma foi, cela aussi est très bien et n'est point non plus pour me déplaire. Je consens volontiers que la Sagesse d'un homme ait toujours aux yeux de certains autres un petit air de folie » - p 153. an k 31 Cela non plus, répondit Siddhartha, ne m'embarrasse guère. Que ces choses soient ou ne soient pas une apparence, peu importe; alors moi-même je suis une apparence et dans ce cas elles sont comme moi et moi comme elles. C'est pour cela aussi que je les aime et les vénère : nous sommes égaux. Il y a là un enseignement dont tu vas rire, c'est que l'Amour, ô Govinda, doit tout dominer. Analyser le monde, l'expliquer, le mépriser, cela peut être l'affaire des grands penseurs. Mais pour moi il n'y a qu'une chose qui importe, c'est de pouvoir l'aimer, de ne pas le mépriser, de ne le point haïr tout en ne me haïssant pas moi-même, de pouvoir unir dans mon Amour, dans mon admiration, et dans mon respect, tous les êtres de la terre sans m’en exclure - p 154. Le visage de son ami Siddhartha disparut à ses regards; mais à sa place il vit d'autres visages, une multitude de visages, des centaines, des milliers; ils passaient comme les ondes d'un fleuve, s'évanouissaient, réapparaissaient tous en même temps, se modifiaient, se renouvelaient sans cesse et tous ces visages étaient pourtant Siddhartha. Il vit celui d'un poisson, d'une carpe, dont la bouche ouverte exprimait l'infinie douleur d'un poisson mourant, dont les yeux s'éteignaient... Il vit le visage rouge et ridé d'un nouveau-né, sur le point de pleurer... Il vit celui d'un meurtrier, il vit comme il plongeait un couteau dans le corps d'un homme... Il vit, au même instant, ce meurtrier s'agenouiller avec ses entraves et le bourreau lui trancher la tête d'un seul coup de son glaive. Il vit des corns d'hommes et de fammes nus… sans que pourtant entre la première et la seconde forme se pût mettre un espace de temps... Et toutes ces formes, tous ces visages reposaient, s'écoulaient, procréaient, flottaient, se fondaient ensemble; au-dessus d'eux planait quelque chose de mince, d’irréel… - p 157.

Laetitia Mattera noté ★ 5/10
8 février 2025

Pas mal mais le plus intéressant n’arrive qu’à la fin du livre…

i
ino140a noté ★ 8/10
8 février 2025

Noté 10/10 par Mashua 000

brunoa noté ★ 10/10
10 octobre 2024

Le roman initiatique

Maxime Cazala noté ★ 8/10
14 juillet 2024

mieux dans son genre que l'alchimiste

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