Résumé
Gangster condamné à mort par contumace et recherché par la police, Abel Davos (Lino Ventura) s'est réfugié en Italie avec sa femme Thérèse (Simone Desmaison) et ses deux enfants. Mais après un coup avec son ami Raymond Nadi (Stan Krol), sur le point d'être retrouvé, il doit rentrer clandestinement en France. En débarquant sur une plage déserte, deux douaniers les surprennent, provoquant une fusillade tuant Thérèse et Raymond. Resté seul avec ses enfants, Abel fait appel à ses amis Henri Vintran, dit « Riton » (Michel Ardan) et Raoul Fargier (Claude Cerval), à Paris pour venir les chercher à Nice, qui ne peuvent venir eux-mêmes mais lui envoient un homme sûr, Éric Stark (Jean-Paul Belmondo), avec une ambulance. Davos se lie d'amitié avec le jeune homme, qui le cache dans une chambre de bonne de son immeuble...
Sobre, vintage et très sympathique
Bon polar des années 60 avec L. Ventura et J-P Belmondo. L’ambiance vaut mieux que l’intrigue : la cavale sans issue d’un truand exilé de retour en France avec des deux garçons.
Gangster condamné à mort par contumace et recherché par la police, Abel Davos s'est réfugié en Italie avec sa femme Thérèse et ses deux enfants. Mais après un coup avec son ami Raymond, sur le point d'être retrouvé, il doit rentrer clandestinement en France. En débarquant sur une plage déserte, deux douaniers les surprennent, provoquant une fusillade tuant Thérèse et Raymond. Resté seul avec ses enfants, Abel fait appel à ses amis Riton et Fargier, à Paris pour venir les chercher à Nice, qui ne peuvent venir eux-mêmes mais lui envoient un homme sûr, Éric Stark, avec une ambulance. Davos se lie d'amitié avec le jeune homme, qui le cache dans une chambre de bonne de son immeuble Quand on connaît la carrière de Sautet on peut être étonné de le voir entamer celle-ci avec un film policier au ton véritablement noir. Ventura qui a fait confiance au scénariste du "Fauve est lâché" (Maurice Labro 1959) s'écarte un peu des rôles du Gorille ou du Fauve pour revenir à quelque chose de plus naturaliste. Le film est inspiré d'une nouvelle de José Giovanni qui deviendra le réalisateur fétiche de l'acteur. A l'orée des années 60, Sautet abandonne tout le folklore de la série noire qui magnifiait quelque peu le monde de la pègre. Ce sont deux malfrats en cavale que Sautet choisit pour "héros" et il nous montre très clairement que ces deux hommes n'hésitent pas à tuer tout ce qui peut les entraver dans leur fuite ou dans l'accomplissement de leurs méfaits. Dès le départ les bandits ne sont pas magnifiés et il n'y a donc pas d'équivoque sur le message transmis au spectateur. Pour en rajouter encore un peu, la mort de la femme lors d'une fusillade met l'accent sur les dégâts collatéraux du grand banditisme.. Le repli de Ventura sur Paris démystifie définitivement la prétendue solidarité qui régit le milieu. C'est l'égoïsme qui règne comme partout ailleurs et les services autrefois rendus ne pèsent pas bien lourd face à la remise en question de situations désormais bien établies. C'est un naturalisme à tout crin qui conduit le film. Il faut dire que Giovanni sait de quoi il parle. Une telle volonté de rompre avec les codes du film policier ne pouvait sans doute pas conduire Sautet très loin dans l'exploration du genre. Malgré tout Sautet parvient à nous tenir en haleine jusqu'au bout mais un désaccord sur la fin du film ajoutera encore à la rupture avec le genre, c'est en effet une simple voix off qui nous explique la triste fin D'Abel Davos. Mais Sautet ne serait pas Sautet s'il n'incluait pas dans son récit une historie d'amitié masculine. C'est le jeune Belmondo qui sera la seule roue de secours du gangster qui lui permettra de caser ses deux rejetons avant de rencontrer son destin final.
Belle confrontation entre Lino et Jean-Paul Belmondo Pas le meilleur film de Lino Ventura mais sympa à voir
Les vingt premières minutes sont réussies puis ça traîne en longueur avec une succession de séquences inutiles qui font à peine avancer l'intrigue jusqu'à une fin vite expédiée... Une déception.
Un gangster chevronné est en cavale, de Milan à Paris en passant par la Côte d'Azur. Il doit lutter pour sa survie et celle de sa famille. Car Abel (joué avec brio par Lino) ne se déplace jamais sans sa très dévouée femme et ses deux garçonnets, qui ne comprennent pas bien tout ce que trafique Papounet. Et puis on grandit vite avec Lino à la barre : un cornetto à la gare, qu'il faut déjà côtoyer les jouets dangereux de Papa dix minutes plus tard, pour espérer lui decrocher un regard. En plus, on a des yeux partout lorsque l'on est un voyou. Jamais tranquille ! On joue sa vie à pile ou face (littéralement), on décède comme ça, en un claquement de doigt (morts expéditives, incroyablement chorégraphiées)... Tout comme les acteurs on est en permanence secoué, émotionnellement comme physiquement (la poursuite en voiture sur les petites routes d'Italie peut nécessiter un sac à vomi). Claude Sautet filme à cent à l'heure et adore surprendre son spectateur à qui il ne laisse aucun répit, mélange des genres compris. Les coups (de poing et de feu) sont vifs, d'une violence presque élégante et calibrés avec style, tout comme le sont les merveilleux dialogues : débités eux aussi à la mitraillette et incarnés par des acteurs légendaires qui y insufflent leur inénarrable gouaille. Il faut voir le Belmondo "période Godard" hypnotiser la sublimissime et pas dupe Sandra Milo avec un "Ce que j'ai de bien c'est mon gauche" d'un regard plus séducteur tu meurs ! Lino aussi hérite d'un hilarant "C'est pas du lait que j'étais venu chercher", le tout en soulevant la table du petit-déjeuner de son traître d'associé, sous les yeux de sa femme médusée. Les demoiselles du film ne sont par ailleurs jamais en détresse, elles sont maîtresses certes, mais surtout d'elles-mêmes, et accouchent uniquement de punchlines aussi épicées que leurs amants. Ainsi, "Classe tous risques" est une œuvre assez inclassable, sur le fil du polar, mais toujours parée d'un filtre de comédie, louchant même dans bien des séquences vers la parodie... Sans oublier la présence presque solennelle d'une voix-off qui emmène le spectateur sur la piste du docu-fiction : Scorcese au pays du Dubonnet, c'est bien de cela qu'il s'agit, pardi.