Enzo

Film troublant, intéressant. Homosexualité ou sensualité ?

Cinéma

Un film incroyablement juste et sensible servi par de remarquables comédiens

Magnifique coming of age. Film instruit et patiemment réfléchi. Étude sociale brillante. Dernière scène sublime

Récit très touchant et complexe, qui nous fait sentir de multiples raisons du mal être d’un adolescent : manque de compréhension en famille, manque d’affection, découverte de l’attirance et de l’amour et besoin d’être aimé, découverte de la violence du monde, décision de son parcours professionnel, les inégalités sociales, la recherche de soi et la quête pour trouver sa place dans le monde … Le film nous évoque énormément de problématiques sans nous donner de leçons, tout est évoqué de manière subtile, avec délicatesse, aussi à travers des personnages dont le point de vue est toujours intelligent. Ces personnages deviennent très attachants et sont interprétés par de très bons acteurs. L’approche du film est très sensible et parvient magnifiquement à nous faire ressentir les émotions complexes du personnages, sans forcément les comprendre. Tout paraît aller, et pourtant rien ne va. J’ai également aimé l’esthétique méditerranéenne. J’ai beaucoup aimé la dernière scène où Enzo a une dernière interaction avec Vlad. Il se trouve dans des ruines, ce qui me parait très significatif. En effet, dès le début, Enzo parlait des murs qui résistent à toute catastrophe même lorsqu’il n’y a plus d’humains. Ce sont ces ruines mêmes qu’il dessinait en se renseignant sur la guerre en Ukraine. Et les ruines, ça m’évoque aussi ce qui reste lorsqu’on est détruit, lorsqu’on a l’impression de ne plus savoir qui on est, comme par le passage pas l’adolescence ou le cœur brisée d’une relation avortée. Mais en s’aventurant dedans dans une ambiance calme, Enzo semble retrouver un point de départ.

Dernier film de Laurent Cantet Sortie post mortem Réalisation reprise par Campillo