Résumé
Après que Ferdinand, un taureau au grand coeur, ait été pris pour une bête dangereuse, il est capturé et arraché à son foyer. Déterminé à retrouver sa famille, il rassemble une équipe de marginaux pour cette aventure.
1979
Vu en 2017
🎬 Un thriller extrêmement bien mené signé Henri Verneuil, s'inspirant de l 'assassinat de John Fitzgerald Kennedy. Yves Montand incarne le procureur Henri Volney homme intègre qui fera s'écrouler tel un château de carte une organisation implacable nommée " Minos " fomentée par le gouvernement. Magnifiquement mis en musique par Ennio Morricone, certaines scènes sont d'une redoutable efficacité comme la scène de l'expérience scientifique et bien sûr la fameuse scène finale. Un film puissant sur l'autorité et la quête de vérité. Une très belle réussite. 🎬 🎬 🎬
La scène de l’experience de Milgram est d’anthologie
1979 Verneuil Henri L'histoire prend place pendant la décennie 1970 dans un pays occidental dont le nom n'est pas mentionné. Marc Jary est un homme d'État qui vient d'être réélu triomphalement. Cette victoire l'incite à parader dans une décapotable dans la capitale. La foule en liesse s'amasse partout, aux abords des bâtiments comme des routes empruntées lors du passage du cortège. Jary est assassiné dans sa décapotable en pleine journée, devant une masse abondante de témoins. Il s'est fait tirer dessus depuis un grand bâtiment surplombant le défilé. Une commission d'enquête est instituée afin d'élucider les circonstances de l'attentat. Elle est dirigée par le président de la Haute Cour de justice, Frédéric Heiniger. Le rapport final de cette commission conclut qu'il n'y a eu qu'un seul tireur, Karl-Éric Daslow, âgé d'une vingtaine d'années. Le meurtrier a agi seul, par folie et avec préméditation. Tandis qu'il se trouvait placé sur un toit-terrasse, il a tiré trois balles en direction de sa cible puis a abandonné sur place son fusil à lunettes. Cet homme est retrouvé mort dans l'ascenseur du building avec une balle logée dans la tête. Un pistolet encore fumant se trouve près de lui ; il est donc déclaré suicidé puisqu'il était seul dans la cabine qui descendait. Un membre de la commission Heiniger refuse de signer ce rapport : c'est le procureur Henri Volney, un homme d'une grande intégrité, qui perçoit instinctivement qu'il y a une part de la vérité qui manque. Il reçoit les pleins pouvoirs afin de recommencer l'enquête. Le procureur Volney reprend le fil de l'histoire depuis le début, avec l'aide de ses quatre collaborateurs. Il récupère des films amateurs de l'assassinat, entre autres celui de Robert Sanio lui semble particulièrement intéressant : il est pris d'un angle de vue aux abords immédiats de l'immeuble utilisé par l'assassin. Le vidéaste amateur est accompagné de son avocat et lui vend la vidéo à prix d'or. Il lui révèle aussi qu'il en a déjà vendu une copie il y a quelque temps à une société. Il est cependant certain que son film n'a jamais été diffusé à la télévision. Sanio se trouvait au niveau d'une vaste esplanade au pied de l'immeuble d'où Daslow a tiré. Sur les images fournies, l'équipe de Volney repère en zoomant la silhouette d'une personne à une fenêtre du deuxième étage de l'immeuble, regardant lui aussi la route. Ce n'est donc distinctement pas Daslow puisque ce dernier se trouvait sur la terrasse du bâtiment. Le procureur remarque qu'au moment des faits, les bureaux du deuxième étage de l'immeuble étaient loués par une société fantôme. Sur les plans du film juste après les coups de feu, neuf personnes perçoivent nettement les détonations des tirs. Ces gens sont tous de simples quidams éparpillés autour du cameraman et, du fait de leurs positions particulières, perçoivent différemment l'origine des coups de feu. Ces personnes tournent la tête vers les fenêtres du bâtiment, et non vers les hauteurs de la terrasse. Ce sont donc neuf témoins d'une scène clé, dont les conclusions logiques les rendent précieux : il y a eu un tireur distinct de celui retrouvé mort dans l'ascenseur. Volney interroge un témoin cité dans la commission d'enquête précédente, Nicky Farnèse. Il y a affirmé avoir vu Daslow en haut de l'immeuble. Le procureur vérifie s'il est possible de voir quelqu'un sur le toit-terrasse depuis l'esplanade. Mais Farnèse est myope et il ne portait pas ses lunettes lorsqu'il a désigné le haut de l'immeuble. De plus, le camion de la régie de télévision couvrant l'événement était placé exactement entre le témoin et l'immeuble, obstruant totalement la vue. C'est donc un faux témoin. Le procureur, consciencieux, fait réaliser aussi une reconstitution de l'assassinat. Un tireur d'élite reproduit les tirs du sommet de la tour avec une arme et des munitions identiques. Les douilles sont éjectées hors du fusil à haute vitesse. Elles se retrouvent largement dispersées sur la terrasse du bâtiment, contrairement aux trois douilles de Daslow, retrouvées groupées à moins d'un mètre de la zone de tir. Cette discordance accrédite l'hypothèse d'une mise en scène. Le prétendu assassin retrouvé mort dans l'ascenseur se trouve donc être un simple pantin, un homme de paille destiné à couvrir le vrai tireur placé au deuxième étage. Il est fort probable que le vrai meurtrier, ayant accompli son acte sans être inquiété, ait pris soin d'assassiner Daslow dans l'ascenseur pour brouiller les pistes. En effet, ce dernier n'avait pas de raison flagrante de se suicider. À l'issue des recherches de ses collaborateurs, Volney découvre que huit des neuf témoins se sont spontanément présentés pour témoigner à la précédente commission d'enquête. Il y a eu pourtant une logique systématique d'écartement de leurs témoignages, non pris en compte, jugés fantaisistes ou inintéressants. Toutes ces personnes sont mortes par la suite : plusieurs par des accidents de la route, une autre par pendaison et un assassinat sous couvert de légitime défense. Leur mort fut à chaque fois très violente. Le neuvième témoin, très discret jusque-là, est totalement inconnu des autorités. Il ne s'est jamais manifesté pour présenter son témoignage : il est donc parfaitement anonyme. Le procureur, qui a bien compris qu'il y a une volonté manifeste de faire taire les témoins gênants, lance un appel à la télévision montrant la photographie de la personne inconnue afin de la retrouver rapidement. Cet homme inconnu s'appelle Franck Bellony. Marié et père d'une petite fille, il est persuadé par son épouse de prendre contact avec le procureur, puisque l'appel à témoins télévisé indique le numéro de téléphone à joindre. Volney précise à cet inconnu, lorsqu'il parvient à lui parler, qu'il est le dernier témoin vivant et que sa vie est en grand danger. Malgré sa peur, Bellony accepte d'aider le procureur. Volney lui demande de scruter une longue série de diapositives de suspects. Il n'identifie pas le tireur qu'il a aperçu à la fenêtre du deuxième étage mais il reconnaît un autre homme qui était sur place. Cette personne était sur le trottoir en contrebas et tenait un parapluie alors qu'il ne pleuvait pas. Elle l'a ouvert juste avant les coups de feu. Il s'agit d'un membre de la pègre déjà connu pour des affaires criminelles, Carlos de Palma. Luigi Lacosta panique nettement. Il s'agit du vrai tireur. Alarmé par la diffusion télévisée de la photo du témoin qui n'a pu être supprimé et qui risque de parler, il prend contact avec l'homme au parapluie dans le restaurant de ce dernier. Le rendez-vous est à trois heures du matin. Puisque Carlos de Palma n'a pas réussi à tuer tous les témoins qui l'ont vu tirer sur le président Jary, Lacosta laisse entendre qu'il le dénoncera si l'enquête du procureur parvient à remonter jusqu'à lui. Carlos de Palma le fait abattre immédiatement sans autre forme de procès Une photographie versée au dossier d'instruction et prise au mois de mars montre Daslow près d'un hortensia fleuri dans son jardin avec le fusil du meurtre dans ses mains. Volney établit que c'est un photomontage : l'ombre de l'objet ne correspond pas à l'éclairage visible en arrière-plan et les hortensias ne fleurissent qu'en été. Daslow avait participé à une expérience sur la soumission à l'autorité, un an avant l'attentat. Elle avait montré que Daslow est facilement soumis aux ordres d'une autorité supérieure, tant qu'il respecte celle-ci. Ce comportement est d'ailleurs le cas de la majorité des participants, jugés sur leur soumission à des ordres contraires au respect humain. Le procureur est placé à son insu devant cette expérience qu'il ne connaît point et qui permet de vérifier si une personne se trouve capable d'aller à l'encontre de son empathie vis-à-vis des ordres donnés par une personne représentant l'autorité. De fait, son intense colère devant ce qu'il croit être de la torture par l'électricité et sa force de caractère devant le responsable scientifique de l'expérience, auquel il tient tête, prouvent son intégrité morale. Le procureur trouve ensuite un lien entre Luigi Lacosta, Carlos de Palma, et un troisième homme, Richard Mallory. Ce dernier est le directeur des activités secrètes des services spéciaux. Il a permis la grâce de de Palma et sa sortie de prison. Un collaborateur du procureur organise une fouille illégale et secrète de l'appartement de Richard Mallory, avec l'aide d'un cambrioleur professionnel, en échange pour ce dernier d'une réduction de peine s'il parvient à aider les juristes à commettre son méfait. Volney discute dans la rue avec Mallory pour retarder son retour chez lui afin de protéger son adjoint qui n'a pas terminé la visite. Le cambriolage se réalise dans les temps et il permet de trouver une cassette audio codée. Le procureur se rend seul dans son bureau situé dans un grand immeuble. Il parvient à décoder la cassette en modifiant la vitesse de lecture, après une nuit d'efforts acharnés. L'enregistrement retranscrit les détails d'une opération nommée « Zénith » gérée par un groupe de pouvoir occulte appelé « Minos ». Cette opération consiste à provoquer des révoltes pour déstabiliser le Tibéria (pays fictif sud-américain ayant pour capitale Kawar), afin de discréditer puis d'éliminer son président, Bonavas. À l'aide d'archives de presse, Volney arrive à reconstituer le fil des opérations ayant conduit à l'impopularité puis à la mort de Bonavas dans l'explosion de son avion, et découvre que Minos avait pour objectif de placer Cisco, un dictateur militaire, à la tête du pays. Il s'aperçoit que Carlos de Palma était rentré à Kawar lors de l'élection de Cisco (devenu candidat unique), recoupant ainsi toutes les pistes. À la fin de l'enregistrement, Minos donne des ordres de lancement d'une opération nommée « I comme Icare » et devant se terminer le 17 juin avant minuit. Or il est 6 heures du matin, le 17 juin. Après avoir vainement essayé de contacter le chef des services secrets (qui a été limogé et remplacé par Mallory), Volney enregistre un message sur son dictaphone pour le président de son pays, l'avertissant de l'opération qui doit avoir lieu le jour même, sans pouvoir savoir en quoi elle consiste. Épuisé, il téléphone finalement à l'aube à sa femme, écrivaine et philosophe, pour lui demander ce que le mythe d'Icare lui évoque. Pendant que celle-ci se renseigne en puisant dans son dernier livre, le procureur Volney se rend devant la grande fenêtre de son bureau. Tandis qu'il laisse son regard vagabonder, il est atteint d'une balle en pleine tête, tirée depuis une fenêtre allumée de l'immeuble d'en face. Pendant que le procureur s'écroule au ralenti, abattu sur le coup, sa femme lui répond par le haut-parleur du téléphone à sa question sur Icare : « qui cherche à atteindre la vérité finit par se brûler les ailes ». Il est ainsi possible de comprendre alors que l'opération « I comme Icare » avait pour but son propre assassinat. De surcroît, les locaux du procureur sont sans le moindre rideau ou store, donc les lieux sont complètement ouverts et visibles de l'extérieur, ce qui a pu permettre de voir nettement ses actions durant la nuit. Le film se termine sur un plan fixe du bureau. La caméra recule vers le seuil en longeant un petit couloir. L'ascenseur est en marche ; ses portes s'ouvrent lentement. Une ombre va en sortir, quelqu’un qui s’apprête certainement à venir détruire les preuves et les dossiers du procureur. La compagne du procureur se met à crier de plus en plus au téléphone, ne comprenant pas le soudain silence de son époux coupé en pleine phrase. A raison, elle pressent pour lui quelque chose de tragique