
1976
•
Drame
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3h22
Résumé
Une femme au foyer veuve et solitaire accomplit ses tâches quotidiennes et s'occupe de son appartement où elle vit avec son fils adolescent, et fait des combines occasionnelles pour joindre les deux bouts. Lentement, son quotidien ritualisé commence à s'effondrer.
Opinion du public
225 avis
7.6/10
7.5/10
Les avis sur ce film révèlent une admiration pour la manière unique et méticuleuse avec laquelle il explore le quotidien d'une femme au foyer, transformant des tâches ménagères en une observation presque hypnotique. La performance de Delphine Seyrig est largement saluée, tout comme la réalisation audacieuse de Chantal Akerman. Cependant, sa longueur et son rythme lent divisent les spectateurs, certains le trouvant révolutionnaire, d'autres difficile à suivre.
👍 Exploration unique du quotidien.
👎 Peut sembler long et lent.
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Arte, puis revu à la Cinémathèque le 30 juin 2025 Chantal Ackerman Avec Delphine Seyrig, Jan Decorte, Jacques Doniol-Valcroze. 1976 J’ai adoré ce chef d’œuvre de pur cinéma sans compter Delphine Seyrig.
A la fin elle tue son client quitte l’a fait jouir avec des ciseaux. Il y a l’ascenseur, la cuisine, le canapé -lit.
Chantal Akerman
Delphine Seyrig joue le rôle principal Film féministe Décors intéressants Bruxelles
Le quotidien d'une femme filmé presque en temps réel.
"Ce film, désigné comme le meilleur de tous les temps par les Britanniques en 2022, est véritablement unique. Un marathon de trois heures presque dépourvu de dialogues, il nous plonge dans le quotidien millimétré d’une femme dont chaque geste semble calculé, une existence rythmée par les rituels de la parfaite femme d’intérieur et mère de famille de l’époque. Pourtant, cette femme, autrefois qualifiée avec mépris de "mauvaise vie", mène une existence rigoureusement organisée où chaque détail reflète une pression sociale écrasante. C’est une œuvre qui marque profondément. Je pense toutefois qu’elle est sans doute plus accessible aujourd’hui qu’à sa sortie en 1975. L’un de ses attraits actuels réside dans l’immersion qu’elle offre dans le quotidien de cette époque : une vie où les rituels étaient probablement banals, où les objets d’usage courant racontent une époque révolue, et où le "qu’en-dira-t-on" régissait la conduite des individus. Tout cela pour dire que, si je ne sais pas vraiment si j’ai aimé ce film, je sais avec certitude que je ne l’oublierai jamais."
De Chantal Ackerman. 1976. Avec Delphine Seyrig. 3 jours de la vie d’une femme veuve, ménagère dont la vie tourne entièrement autour des tâches ménagères. Même avec son fils ado qu’elle retrouve le soir il n’y a pas vraiment de communication. 3h de film et d’immense solitude qui va se transformer en totale névrose jusqu’à l’acte final (elle tue un de ces hommes qu’elle reçoit l’après-midi contre de l’argent). Dans ce silence une intensité toute particulière des sons ambiants ( gaz,bouilloire, robinet d’eau, ascenseur…)Glaçant! Véritable performance inédite surtout pour une réalisatrice de 25 ans! Telerama Radical sur le fond comme sur la forme, Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles fait partie de ces œuvres inépuisables, sujettes à des interprétations multiples voire contraires. S’agit-il d’aliénation ou de griserie ? D’une érotique du travail domestique ? D’une ode à la frigidité ? Est-ce un manifeste féministe ou une satire burlesque ? Un film de Hitchcock au féminin ? En exagérant à peine, on serait prêt à soutenir chacune de ces hypothèses. Une certitude, au moins : Chantal Akerman montrait en 1975, à travers ces plans fixes découpés au cordeau, ce qu’on n’avait jamais vu jusqu’alors. À savoir : l’activité sans temps mort d’une ménagère. Des tâches minutieuses que la réalisatrice jugeait aussi dignes d’être montrés qu’« un accident de voiture ou un baiser en gros plan ». Cette ménagère, c’est Jeanne Dielman, une femme toujours bien mise, d’une quarantaine d’années, qui vit seule avec son grand garçon. Ce couple étrange vit dans un petit appartement de Bruxelles, d’apparence bourgeoise. Sauf que le fils dort sur le canapé du salon et que l’argent manque — madame est veuve. Pour arrondir ses fins de mois, elle se prostitue. À domicile. Chaque après-midi, elle reçoit un client, dans sa chambre. Ce qui s’y déroule n’est pas montré. Le reste, on le voit. C’est un emploi du temps très organisé, mais qui va se dérégler. Un récital d’actions domestiques, cadencé et sonore, comme un cœur qui bat. Un va-et-vient, un ballet de portes qui s’ouvrent et se ferment, une partie de cache-cache – Jeanne allume et éteint la lumière sans cesse. Et ce faisant, parle d’elle. Obsession du temps à occuper, d’un vide à remplir, frustration, satisfaction, contrôle, abandon de soi sont ici sublimés. Beauté blême et impériale de Delphine Seyrig, dame à la coiffure ondulée d’automne, qui brouille toute interprétation hâtive, transformant la routine en chorégraphie, en houle mélodieuse. Beauté de la composition géométrique des plans. Beauté encore du vert amande, du mauve, du rose pâle, de tous ces coloris exsangues, délavés. Épuré, le film l’est jusque dans son salon miroitant où clignotent le soir d’étranges reflets bleus. La rumeur de la rue invite aussi à quelques sorties, où la ville revêt quelque chose d’irréel. Jeanne Dielman est à la fois le film suprême de la matière, des ustensiles de cuisine, des étoffes, des bibelots, des objets rangés, frottés, cognés, comme autant de preuves solides. Et celui du vague à l’âme, de l’eau, du sang, de la vie qui se liquéfie, se dissout. Voyez le finale, vanité languissante, tout y est.
Un ovni…! Pas possible de tenir les 3h30 …
Delphine Seyrig excellente dans ce film aux très longs plans em plein de mélancolie