L'Infirmière

6/8/20 2019 Japon - France Réalisé par Kôji Fukada 1h51 avec Mariko Tsutsui, Mikako Ichikawa, Sôsuke Ikematsu. Drame Ichiko s’apprête à se marier avec un médecin. Elle est infirmière dans un cabinet et intervient à domicile chez une famille où elle prend soin de la grand-mère malade, tout en aidant les deux petites-filles à faire leurs devoirs. Un jour, la fille cadette disparaît, enlevée par le neveu de l’infirmière. Dès lors, la vie d’Ichiko se défait : contrainte à la démission, elle doit quitter la ville et laisser derrière elle son projet de mariage. De la chronique intimiste (Au revoir l’été) au mélo familial (Harmonium) en passant par l’anticipation (Sayonara), Kôji Fukada sait à peu près tout faire. Cette fois, le cinéaste nippon creuse sa veine la plus sombre, s’interrogeant sur la friabilité de la vie, cette construction sociale et affective qu’un souffle — en l’occurrence un malheureux lien de parenté — suffit à écraser. Deux temporalités (avant et après l’enlèvement) se superposent, comme pour mieux dévoiler le double visage d’une héroïne ambiguë — le titre japonais signifie « profil ». Mais la complexité vire parfois à la confusion. Le film vaut surtout pour le trouble qu’il instille et les questions qu’il pose : où commencent la culpabilité et la mauvaise conscience ? Quel pouvoir occulte avons-nous sur l’existence des autres ?