
1965
•
Drame / Guerre
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2h03
Résumé
Durant la Seconde Guerre mondiale, dans un camp disciplinaire britannique en plein désert de Libye, se dresse une colline artificielle construite par les prisonniers qui doivent en outre la monter et descendre sous le soleil, surveillés par le sergent Williams qui s'en délecte…
Téléchargé Sidney Lumet Avec Sean Connery, Michael Redgrave 1965 Bon film de prison militaire. Personnages un peu convenus mais belle mise en scène.
Drame, Guerre • Royaume-Uni • Réalisé par Sidney Lumet • 2 h 03 min • Avec Sean Connery, Harry Andrews, Ian Bannen, Alfred Lynch, Ossie Davis, Roy Kinnear, Jack Watson, Ian Hendry. Durant la Seconde Guerre mondiale, un camp disciplinaire britannique perdu dans le désert libyen accueille de nouveaux prisonniers. Le sergent Williams, un sadique consommé, prend aussitôt en main ses futures victimes. Quand un des détenus meurt, son camarade de cellule décide de porter plainte... ▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️ Sean Connery est tout juste auréolé du succès mondial de James Bond lorsqu’il inaugure sa collaboration avec Sidney Lumet (quatre longs-métrages ensemble) par ce qui s’impose, et d’assez loin, comme leur meilleur film. Antidote rêvé au mythe nietzschéen de 007 (sans racornir la virilité exacerbée de la star écossaise), « la Colline des hommes perdus » l’expédie dans la fournaise d’un camp de redressement militaire britannique en Libye, pendant la Seconde Guerre mondiale. Confiée à Williams, odieux petit caporal zélé et sadique, sa garnison enchaîne les brimades. Dont la sanction majeure, la « colline », monticule de pierres et de sable que les prisonniers sont sommés d’escalader sous un cagnard d’enfer, jusqu’à l’épuisement total. Très vite, un bouc émissaire apparaît : Stevens (Alfred Lynch), déserteur à la petite semaine, inapte à la discipline et à la rugosité de la guerre… Le théâtre réussit à Sidney Lumet dont le hit le plus célèbre (« Douze hommes en colère ») reposait déjà sur le bras de fer psychologique auquel se livraient une poignée de jurés dans le huis clos d’une délibération. Rebelote ici, dans le périmètre claquemuré du camp militaire entre matons et prisonniers : le pouvoir ne cesse de changer de main au sein d’un groupe social bétonné par une hiérarchie aussi rigide qu’implacable. Nous sommes bien au cœur des années 1960 où, de Hannah Arendt aux expériences de Milgram sur l’obéissance, l’époque s’interroge comme jamais sur les mécanismes des sociétés totalitaires. En bon cinéaste de gauche, Lumet filme l’injustice avec la même énergie et la même fureur que ses conséquences heureuses : faire émerger, l’espace d’un court instant, une conscience de classe (la symphonie de gamelles sur le seuil des cellules après la mort de Stevens, grand moment), exhumer de la masse des personnalités rebelles et flamboyantes. Joe Roberts (Sean Connery) se révèle un formidable leader charismatique, tout comme l’Afro-Anglais Jacko King (Ossie Davis), qui puise dans l’ironie et le non-sens une source inépuisable de subversion. LE NOUVEL OBS • Guillaume Loison • Publié le 01 novembre 2022.