De Claude Miller. 1976.
Propos assez libres dans ce huis clos qu’est une colonie de vacances en 1960. Acteurs attachants et convaincants.
Telerama :
Assistant pour Bresson, Demy ou Godard, Claude Miller passe à la réalisation à la fin des années 1960 avec trois courts métra-ges, puis signe, en 1976, ce premier long fracassant. La Meilleure Façon de marcher, sommet d’ambivalence psychologique, trouve son origine dans ses souvenirs en colonies de vacances et dans l’interview d’Ingmar Bergman, à propos d’humiliations. En Auvergne, à l’été 1960, un moniteur de colo fort en gueule en surprend un autre, travesti en femme. Une histoire qui, selon l’auteur, portait moins sur l’homophobie ordinaire que sur le harcèlement moral, sujet tristement d’actualité, un demi-siècle plus tard. Souvent grinçant — l’affrontement des beaufs et des intellos dans la salle des monos, entre partie de poker et visionnage des Fraises sauvages —, le film est surtout glaçant. Pour le cinéaste, l’homme ne grandit jamais, l’adulte bridant les bons côtés de l’enfance (la créativité) pour n’en valoriser que les pires (la cruauté). Soutenue par des seconds rôles mémorables (Claude Piéplu, Christine Pascal, Michel Blanc), la sensibilité de Patrick Bouchitey, révélation à l’époque, touche au cœur, tandis que la brutalité de Patrick Dewaere, excellent, fait froid dans le dos.