Résumé
A l’hôpital, les étapes sur le chemin de la vie des femmes, de la jeunesse à la fin de vie. Tous ces moments où notre corps dans sa voie gynécologique nous soumet et nous emporte.
Absolument 👍🏼
Documentaire intime quasi sans commentaire sur un service hospitalier de gyneco obstétrique. Beaux témoignages et beaucoup d'empathie
🎬
Dans “Notre corps”, Claire Simon filme les femmes à l’hôpital avec une profonde humanité Plongée dans un service de soins destiné aux femmes, à Paris. Où la cinéaste devient elle-même patiente et filme la maladie et l’espoir, la vie et la mort, avec une même grâce. Long plan sur les pas énergiques de Claire Simon qui pénètre dans l’enclave de l’hôpital Tenon. Cet établissement de l’Est parisien comprend un service dédié aux différentes pathologies féminines. En quelques instants, Claire Simon nous embarque en immersion dans un voyage de deux heures quarante-huit où se succèdent consultations, accouchements, interventions chirurgicales, réunions pluridisciplinaires de médecins, prélèvements, palpations, gestes médicaux, parcours de soins… Tout cela au plus près de la parole des femmes et de celle des soignants. Grâce à une autorisation exceptionnelle de l’APHP, avec une petite équipe 100 % féminine — une assistante et une preneuse de son —, la réalisatrice filme comme jamais le corps des femmes, nu, fragilisé, donnant la vie, réparé, mystérieux, renaissant, à tous les âges de la vie. Mais également le ressenti et les expériences de lutte contre la maladie. Des mots inoubliables La première patiente est une jeune fille accueillie lors d’un entretien au planning familial. Elle raconte son coup de cœur pour un garçon, leur relation intime. Sans préservatif mais avec sa promesse, à lui, de se retirer à temps. Enceinte, elle souhaite avorter. Et de raconter sa confiance en sa belle-mère, la crainte de la réaction paternelle, ses études compromises, les conséquences de cette première fois… Dans le ballet incessant de destins qui se croisent (malade souffrant d’un cancer, femme trans qui découvre que les traitements hormonaux vont cesser après la ménopause, patiente en train de plaisanter juste avant l’anesthésie, intervention sur un cas d’endométriose sévère…), la rencontre, par le biais de la caméra, a lieu, chaque fois, dans la durée, nous permettant de voir et d’éprouver ce qui se joue dans la vie intime, familiale et sexuelle des intéressées. Mais quand la réalisatrice filme la naissance de jumeaux par césarienne, nous sommes soudain dans la série Urgences : bloc opératoire, course des blouses bleues saisissant un bébé par un pied, ensuite l’autre. Puis Claire Simon suit, au contraire, tout en douceur l’arrivée d’une petite fille, son extraordinaire face-à-face avec la sage-femme et le moment où la mère accueille son nouveau-né avec des mots inoubliables. La vie, la mort, la peur, l’espoir, la joie… La chorégraphie collective ne s’arrête jamais, encore moins en 2021, en pleine crise du Covid. Tout bascule alors pour la cinéaste, aux deux tiers du tournage. À la suite d’une mammographie et divers examens, Claire Simon apprend qu’elle souffre d’un cancer du sein. Elle tenait à montrer l’annonce d’un diagnostic, mais avait essuyé des refus des médecins de la laisser filmer ce moment extrêmement intime et dramatique dans certains cas. Ce sera donc elle, qui saute le pas et demande à son équipe de tout enregistrer, lorsqu’elle pose à ses chirurgiennes les questions sur l’ablation mammaire, le protocole de traitement, la chirurgie reconstructrice, changeant ainsi de statut en une scène, passant de réalisatrice à patiente, dans son propre film. Une mise en abyme aussi étonnante que maîtrisée, puisqu’elle surgit sans polariser le propos… Ni documentaire sur l’institution hospitalière, ni film militant — même si une séquence revient sur le scandale lié aux violences obstétricales et gynécologiques qui ont visé le patron du service concerné, le professeur Émile Daraï —, Notre corps réhabilite la relation patient/médecin et suscite une forme d’admiration pour le corps médical. PLUS D'INFOS Réalisateur Claire Simon Sortie 2023 Genre Film documentaire Durée 2h48 SYNOPSIS Dans un hôpital public parisien, Claire Simon se balade en filmant la diversité, la singularité et la beauté des femmes à tous les stades de la vie. Résumé : « J’ai eu l’occasion de filmer à l’hôpital l’épopée des corps féminins, dans leur diversité, leur singularité, leur beauté tout au long des étapes sur le chemin de la vie. Un parcours de désirs, de peurs, de luttes et d’histoires uniques que chacune est seule à éprouver. Un jour j’ai dû passer devant la caméra. » Critique : C’est une documentariste qui avance sur le pavé menant à l’hôpital Tenon. Cette cinéaste est non des moindres. Il s’agit de Claire Simon qui depuis si longtemps promène son regard acéré et poétique sur l’humanité. Elle marche, filmant habilement les pieds, qui la conduisent tout droit vers un service de gynécologie où les enfants naissent, les sexes se changent, mais aussi où les vies peuvent se perdre. Notre corps ne révèle pas seulement les traits de la féminité. Claire Simon s’adresse en filigrane à tous les corps qui luttent contre la maladie, ou au contraire se transforment pour donner vie. Le cinéma de Claire Simon est épars. Il navigue de la fiction au documentaire, empruntant le registre social, dramatique ou comique. Cette fois, Notre corps se veut à la fois une œuvre universelle sur le destin de tous en matière de vie et de mortalité, mais aussi une œuvre très personnelle qui croise le témoignage de sa productrice et son propre parcours dans un service d’oncologie. Elle porte à bout de bras la caméra, alternant des visages, des images de couloir où les soignants courent, et des bouts de parc qui siège au milieu de l’hôpital. Jamais on n’aura filmé de si près l’humanité. Claire offre des espaces de dialogue avec les médecins et les patients, sans que jamais elle ne sombre dans le voyeurisme. Même les scènes d’opération chirurgicale sont filmées avec dignité et respect. Le corps des patientes est traversé par des techniques incroyables, dans un seul but : rendre ou donner la vie. Il faut une très grande générosité pour parvenir à recueillir ces morceaux de parole, ces larmes qui surgissent du coin de l’œil et le récit parfois tragique de la maladie. Le projet de la cinéaste traverse tous les âges de la vie. D’abord, elle ouvre le chemin sur un adolescent qui est déterminé à rendre à son corps, son dessein de masculinité. Puis, elle va à la rencontre des couples qui luttent contre la fertilité, ceux qui offrent la vie à des petits êtres merveilleux à peine sortis du vagin. Enfin, avec une immense pudeur, elle va à la rencontre de femmes malades, très malades, au point pour l’une d’entre elles, de se résigner à mourir. Notre corps est un film sur la vie : la vie qui commence, la vie qui flanche, la vie qui recommence ou se termine. Claire Simon semble proposer un film comme un témoignage de son existence de femme, de cinéaste, qui se confond avec celui de ces patientes se remettant totalement à leurs médecins. Il faut d’ailleurs saluer la part belle donnée aux soignants. Leur humanité, le soin apporté à l’autre sont immenses, face à des femmes, des mères qui se battent en silence.
Super film sur le vécu du corps des femmes, néanmoins gros point noir d'avoir une représentation édulcoré de la personne qu'est Émilie Darai
Long parfois un peu perturbant