
1964
•
Drame
•
1h35
Résumé
Charlotte est l'épouse d'un pilote de ligne, Pierre. Elle a pour amant Robert, un acteur. Le temps d'une journée, les événements vont se précipiter. Elle voit Pierre, qui lui présente un humaniste, Roger Leenhardt ; apprend qu'elle est enceinte mais ignore qui est le père ; et retrouve Robert dans un hôtel où ils parlent longuement de théâtre et d'amour. Pour Charlotte l'heure des grandes décisions a sonné…
Drame • de Jean-Luc Godard • 1964 • 1h34 • Macha Méril, Bernard Noël, Philippe Leroy, Christophe Bourseiller. Charlotte est l'épouse d'un pilote de ligne, Pierre. Elle a pour amant Robert, un acteur. Le temps d'une journée, les événements vont se précipiter. Elle voit Pierre, qui lui présente un humaniste, Roger Leenhardt ; apprend qu'elle est enceinte mais ignore qui est le père ; et retrouve Robert dans un hôtel où ils parlent longuement de théâtre et d'amour. Pour Charlotte, l'heure des grandes décisions a sonné... ▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️ Godard est-il misogyne ? Oui et non. Le cas mériterait une étude détaillée, de celle justement que le Socrate suisse affectionnait. Dans cet essai culotté, il aborde de front le statut de la femme dans la France de 1964. Charlotte (Macha Méril, mutine majestueuse), mariée à un pilote d’avion, a un amant, comédien, qui la pousse à quitter son mari. Elle hésite et s’interroge d’autant plus qu’elle attend un enfant. En avance sur son temps, Godard évoque ce qu’on ne voyait pas encore : une femme « libérée » qui se plaint d’avoir été violée, un passage chez un gynécologue qui parle des moyens de contraception et d’accouchement sans douleur, une jeune fille à la piscine qui tente de rassurer sa copine sur la « première fois »… Godard fragmente le corps nu de Macha Méril et le recompose à sa guise, en sculpteur fétichiste. Jambes, mains, ventre, nombril, dos. Collage graphique, jeu de cache-cache entre pudeur et obscénité — sur les sourcils, les cheveux et les poils, le film (qui a été légèrement censuré) est un festival. L’auteur fait aussi du pop art en recyclant les lettrages et les photos des publicités pour les sous-vêtements. On commence à peine de parler de « société de la consommation » que Godard la brocarde, tout en annonçant la « société du spectacle ». Il mixe enquête sociologique et esthétique, détourne l’image de la femme-objet pour proposer un sujet féminin. La peau nue reste un écran, une image blanche comme les draps. Plus ardents sont les monologues intérieurs que Charlotte chuchote et les quatuors de Beethoven. Le film, froid mais foisonnant, contient une envolée de Roger Leenhardt sur l’intelligence et des dizaines de facettes superbes de Macha Méril. Avec ce moment savoureux où, en voiture, affalée sur le siège passager, elle a les genoux relevés sur le tableau de bord, adoptant « la position idéale du spectateur de cinéma ». TÉLÉRAMA • Par Jacques Morice • Publié le 31 mars 2024.
1964. Avec Bernard Noël, Macha Méril, Philippe Leroy, Christophe Bourseiller,
Film de Jean-Luc Godard 1964
Arte Jean-Luc Godard
Arte Jean-Luc Godard
Jean Luc Godard
Bien aimé. Propos très modernes. Beaucoup de scènes sensuelles là où on ne les attend pas (gros plans bras, cou, etc)