Une façon d’aimer

Très bien

Délicate escapade dans le Cameroun encore colonisé des années 60, côté historique et ambiance mystérieuse

Grand prix de l’académie françaises 2023. Il n’arrive cependant pas à la hauteur d’un cauwelaert ou d’un fitzgerald

Sensible et delicat un beau portrait de femme

Assez insipide, plat, sans sentiments. Certes c’est le caractère du personnage, mais rien ne m’a emmenée autour

Toute une époque. Celle de l´après guerre et la fin des colonies. Histoire d´une femme nantaise conditionnée par son éducation.

Douala fin des années 50, juste avant l'indépendance, la tante de l'auteur, mariée, maman d'une fillette de 18 mois à un coup de cœur pour une sorte d'aventurier. Douala fin des années 50, Daloa fin des années 70, j'ai retrouvé dans ce texte toute l'Afrique de mon enfance.

Quand Madeleine, beauté discrète et mélancolique des années cinquante, quitte sa Bretagne natale pour suivre son mari au Cameroun, elle se trouve plongée dans un monde étranger, violent et magnifique. À Douala, lors d’un bal à la Délégation, elle s’éprend d’Yves Prigent, mi-administrateur, mi-aventurier. Mais la décolonisation est en marche et annonce le début de l’indépendance. Tendu entre la province d’après-guerre et une Afrique rêvée, « Une façon d’aimer » évoque par petites touches la force de nos désirs secrets et la grâce de certaines rencontres. À la fois limpide et comme voilé de mystère, « Une façon d’aimer » raconte un destin de femme et un amour fantasmé, platonique, inabouti, non avoué, ce qui aurait pu être et ce qui a été. Dominique Barbéris ressuscite l’ambiance coloniale de la fin des années 1950, lourde, sensuelle et menaçante. L'histoire de Madeleine est racontée près de 70 ans plus tard quand sa nièce rassemble les pièces disjointes du puzzle de la vie de cette femme au cœur mutique. Des photographies, des correspondances, des coupures de journaux précieusement conservées... Le temps s'évapore et la mémoire est floue. Mais sous la plume de Dominique Barbéris, le récit entremêle avec fluidité les moments de vie de Madeleine. Avec délicatesse, l’auteure raconte les doutes, les craintes, les refus et le charme de la tentation. La narratrice s'appuie sur les souvenirs de sa mère, Olivia, de sa grand-mère, Régine, et de sa cousine, Sophie, la fille de Madeleine, pour rebâtir l’histoire d’une vie, sa grand-mère lui ayant confié que Madeleine avait bien failli faire une bêtise, là-bas, aux colonies… Le roman nous propose de suivre Madeleine, jeune fille puis jeune femme, la rencontre avec Guy, les fiançailles, le mariage et le départ à Douala. L'autrice restitue avec précision le climat de l'époque et la moiteur épicée du Cameroun, les non-dits, les tabous, la sorte de pudeur d'alors qui finissait par brimer les relations affectives. Jeune provinciale, raide et introvertie, Madeleine fait l’expérience d’une société d’expatriés, “vivant les uns sur les autres”, avec son lot d’intrigues et de tromperies. S’ouvre à elle un monde, dont elle restera en marge, mais qui lui offrira une rencontre inattendue avec un baroudeur, séducteur et intrigant, qui disparaîtra dans un accident d’avion. Malgré sa prose classique et délicate, Dominique Barbéris semble s’être enfermée dans un carcan et il apparaît que le roman repose sur un personnage central dont la personnalité ennuyeuse échappe au lecteur. Malgré des qualités indéniables d’écriture et de mise en place du récit, il reste un sentiment dérangeant d’incomplétude, voire de vacuité. Grand prix du roman de l’Académie française 2023

Bof Longuet Vie au Cameroun d’un couple d’expatriés Elle rencontre un homme sur place qui finalement meurt dans accident d’avion