SYNOPSIS
Monique Pora s'occupe d'une communauté Emmaüs à Lescar, près de Pau. Un jour, elle voit débarquer son frère, Jacques, qu'elle n'a pas vu depuis des années. Ce quadragénaire, apparaissant comme un incapable, est obnubilé par l’idée de devenir riche et cherche à tout prix une idée pour y parvenir. Il pense ainsi à monter une affaire de chirurgie esthétique low cost. Ces retrouvailles avec sa sœur illustrent deux visions du monde très opposées[1]. Va convaincre certains compagnons d'aller en Bulgarie se faire opérer pour devenir beaux et atteindre leurs rêves. Mais sur place, ils ne veulent plus se faire opérer. Ils avaient accepté pour ne pas que la soeur de Jacques retombe dans dépression (car elle n'avait pas vu son frère depuis plusieurs années). En revenant, il a grave accident de voiture et comme il avait enlevé la photo de sa pièce d'identité pour la coller sur son album Panini des businessman fait par ses soins, le chirurgien plastique l'a reconstruit en Abbé Pierre (la photo lui avait été donnée par sa soeur). Il en sera bouleversé quznd on le reverra un an plus tard et sera devenu qqu'un de bcp plus terre a terre, humain, sincère, honnête.
MA CRITIQUE
*) jeu d'acteur de Jean Dujardin, perché, regard fixe, absent, habité et de Yolande Moreau humaine, quand tactile elle l'est pleinement
-) lourdeur du texte au début quand Jacques n'arrête pas de se voir comme riche
+) tendresse entre frère et soeur (les deux acteurs du dessus) qui est toujours enracinée ici alors qu'il pourrait se foutre d'elle tellement il est odieux
+/-) lourdeur du message : soit tu es beau physiquement mais superficiel, soit tu es moche physiquement mais une belle personne
+) pauvre typé paumé, il finit en Abbé Pierre très convaincant après un accident de voiture et chirurgie réparatrice autant physiquement que mentalement
+) film bien ficelé avec des références en feed back a l'interieur même du film bien senties
CRITIQUE ALLOCINÉ QUE J'AI TROUVÉE JUSTE
Entre poésie sociale, surréalisme, et humour grinçant..., Gustave Kervern et Benoît Delépine (MAMMUTH) projettent leur vision du monde, mélancolique et caustique, sur un Jean Dujardin désopilant dans la peau d'un doux dingue hypnotisé par les sirènes du grand Capital, et engagé dans une course folle vers la réussite.
CRITIQUE TÉLÉRAMA
Jacques est un bon à rien qui croit dur comme fer au miracle libéral et n'a qu'une obsession : devenir immensément riche. Comme Bill Gates ou Bernard Tapie. Quand il débarque dans une communauté Emmaüs dirigée par sa sœur, Monique, il pense avoir trouvé la grande idée. Celle qui va révolutionner la vie des pauvres, et tout changer pour lui. Ce type qui enfile les formules entrepreneuriales comme des perles absurdes est un grand rôle pour Jean Dujardin. Devenu expert en abrutis, l'acteur donne à son personnage une subtilité pathétique inédite, avec, dans le regard, une fixité inquiétante.
Benoît Delépine et Gustave Kervern ont toujours filmé des héros malheureux quittant la grand-route de la société de consommation pour bifurquer vers les chemins de l'anarchie et de la tendresse. Pas étonnant si, pour leur huitième long métrage, ils montrent une authentique communauté Emmaüs, qui offre une seconde vie aux objets et à ceux qui les réparent. Leur fable grinçante mêle les cendres des idéologies au comique le plus gore et proclame que tout se recycle, reste utile et beau. Un bric-à-brac géant qui inspire les réalisateurs : leur mise en scène a rarement été aussi élégante et poétique. — Guillemette Odicino
2T
Note(s) :
Film de Benoît Delépine et Gustave Kervern (France, 2018) | 110 mn. Rediffusion | Avec Jean Dujardin (Jacques), Yolande Moreau (Monique), Jean-Benoît Ugeux (Vincent).