Mimi Mud
Noté 8/10 par le renard aka le foxito
Bon petit film sur deux enfants qui rencontrent Mud échoué sur une ile et tentent de l’aider à retrouver Juniper son amour
C'était passable, y'avais des bonnes idées mais c'était très longué
Mud est avant tout un conte initiatique, une histoire solide où les personnages ont une très grande importance et où la profondeur de ceux-ci est distillée au fil de l'histoire. Jeff Nichols excelle dans la direction des acteurs, Tye Sheridan (Joe) et Matthew McConaughey sont riches et mystérieux. Au travers des personnages tout aussi intéressants les uns que les autres, Mud nous offre un récit puissant sur la confiance, l'amour, la rédemption, la trahison, la déception et met ses jeunes acteurs au milieu d'une multitude de sentiments divers qui s'entremêlent au fil des 2 heures que dure le film. À côté de ça la caméra s'attarde sur les paysages magnifiques du Mississippi et fait la nuance avec une ville ouvrière où les difficultés du quotidien impactent ses héros. Ici, il n'est pas question d'action, c'est plutôt un film d'ambiance porté par ses personnages et un réalisateur qui, encore une fois, apporte ce que le cinéma ne sait plus trop nous apporter... De vrais émotions
Très beaux paysages et bon thriller
Mud est un très beau film, porté par une atmosphère naturaliste et une vraie attention portée aux décors. La photographie met en valeur les paysages, le fleuve, la nature, et ce mode de vie simple qui semble suspendu hors du temps. On sent une volonté de montrer un monde fragile, en équilibre, menacé par la modernité et par la perte d’un certain rapport à la terre. Ce point est d’ailleurs mis en lumière de façon symbolique par ce bateau perché dans un arbre. Le film fonctionne à la fois comme un drame et comme un récit initiatique. Il y a toujours une lumière discrète sous la mélancolie, et le cœur du film reste une réflexion sur l’amour et la manière dont on grandit à travers les épreuves. Le personnage d’Ellis est central dans cette trajectoire : on le voit passer de l’enfance à une forme de responsabilité trop précoce, pris en étau entre sa fascination pour Mud et la déliquescence du couple parental. Matthew McConaughey est habité par son rôle. Il incarne un homme à la fois mystérieux et brisé, chargé de culpabilité, presque perdu, mais animé par une volonté de survivre. Le film garde volontairement des zones d’ombre sur lui, ce qui rend le personnage d’autant plus intéressant. Il est prêt à tout, jusqu’à compter sur deux enfants, ce qui dit beaucoup de son désespoir. Le duo formé par les deux garçons fonctionne remarquablement bien. Le film évite complètement le piège du “buddy movie” adolescent : tout reste sobre, crédible, humain. Ellis est un personnage profondément attachant, au grand cœur, tiraillé entre ce qu’il découvre dans le monde réel et les récits presque mythologiques qu’incarne Mud. La relation entre les deux hommes est construite progressivement, de la méfiance au respect, puis à une forme d’admiration. Mud devient presque une figure paternelle de substitution, en miroir de ce qui manque à Ellis dans sa propre famille. Neckbone, même un peu en retrait, apporte une vraie âme au film. Il est à la fois le symbole de cet univers en voie de disparition et un ami loyal, fidèle, indispensable à l’équilibre du récit. Leur amitié donne une chaleur qui empêche le film de devenir trop sombre. Sam Shepard, bien que peu présent, impose une vraie présence lorsqu’il apparaît. La fin est assez subtile, avec cette ouverture libre vers le fleuve et l’horizon. On peut lui reprocher une certaine facilité dans sa résolution, peut-être un côté un peu trop “happy ending” pour un personnage aussi ambigu, mais cela ne gâche pas la beauté de l’ensemble.
Le 19 juillet, avec mes 3 enfants. Ils ont aimé.
Réalisation : Jeff Nichols Photographie : Adam Stone