Anthony Ramos rated 7/10
Créée par Ryan Murphy, que j’admire beaucoup pour son talent et sa maîtrise du genre, Monstre : saison 3 était pour moi un visionnage incontournable. L’histoire d’Ed Gein est connue de tous, mais plonger ainsi dans son univers macabre et dérangeant reste une expérience particulièrement marquante. J’ai beaucoup apprécié le parti pris narratif qui met en lumière les nombreuses œuvres cinématographiques inspirées de son histoire, une manière habile de montrer à quel point son héritage morbide a influencé la culture populaire. Côté technique, c’est du Ryan Murphy pur jus : une photographie sublime, des jeux de lumière parfaitement maîtrisés, et une bande-son immersive qui souligne à merveille la tension ambiante. L’interprétation des acteurs, qu’il s’agisse des rôles principaux ou secondaires, est d’une justesse remarquable, chacun apporte une vraie profondeur à son personnage. En revanche, je dois admettre que cette saison m’a moins captivé que les deux précédentes. Les longueurs sont trop nombreuses, surtout dans des passages dispensables. Contrairement à Dahmer, où ces moments servaient à renforcer l’atmosphère glaçante, ici, ils créent surtout des temps morts qui cassent le rythme général. Les allers-retours entre passé et présent, souvent confus, manquent de clarté et peuvent désorienter le spectateur. Enfin, le flou constant entre réalité et imagination chez Ed Gein est intéressant sur le papier, mais trop exploité à l’écran. Ce choix narratif finit par lasser, car cette confusion revient presque toutes les trente minutes, au point d’affaiblir l’impact émotionnel de certaines scènes. Malgré ces défauts, la saison reste globalement réussie et fidèle à la patte de Murphy. Je la recommande sans hésiter aux amateurs de thrillers psychologiques et à ceux qui aiment les séries sombres et minutieusement construites.