
2021
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Jean-Baptiste Andrea
Résumé
Qui prête attention à Joe ? Ses doigts agiles courent sur le clavier des pianos publics dans les gares. Il joue divinement Beethoven. Les voyageurs passent. Lui reste. Il attend quelqu'un, qui descendra d'un train, un jour peut-être. C'est une longue histoire. Elle a commencé il y a cinquante ans dans un orphelinat lugubre. On y croise des diables et des saints. Et une rose.
L’art de raconter une histoire
Joseph , pensionnat Les confins. Passe sa vie à jouer dans les gares pour retrouver Rose
La vie dans un orphelinat
Noté 10/10 par Roselyne Nault
Écriture magnifique
Andrea jb / la gde librairie
Écriture merveilleuse
Décidément Jean Baptiste Andrea a le sens de la formulation, il semble jouer avec les mots ! « mon père n’était pas juif. Pas complètement en tout cas : sa mère n’était pas juive, donc lui non plus, moi, encore moins. À l’entendre, c’était tant mieux. Ses fournisseurs, de bons catholiques , lui reprochaient déjà d’être trop dur sur les prix. il ne voulait pas être accusé en sus d’avoir amoché leur Sauveur, surtout dans un contexte de concurrence accrue des Américains. » (ns sommes ds les années cinquante, après guerre) « Elle disait bizaarre. Elle doublait ses A avec élégance, juste cette voyelle-là, pas les autres, qui n’étaient pas aussi belle à doubler. Elle les laissait traîner et me donnait envie de les ramasser, petit poucet ahuri . » « Rose sourit, lorsqu’elle passa devant moi, elle était bien élevée. Cette haine fut le premier secret que nous partageâmes, une fondation solide, sur laquelle nous bâtirions le reste, murs de mépris, tourelles d’indifférence, mâchicoulis, poternes, Contrescarpe de dédain, de mesquinerie, de colère ravalée, une forteresse d’ombrage et de ressentiment, qui s’effondrerait six mois plus tard, au premier souffle du vent, preuve qu’elle n’était pas si solide après tout. » «… doigts-piano, doigts-trompette, doigts-violon-orgue-contrebasse-saxophone, des doigts blancs, noirs, des milliers de doigts, qui forgeaient la musique pour défaire le silence. » « …. une voix qui parlait de soirs où la lune était bleue, d’hôtels peuplés de cœurs brisés. »
Prix goncourt 2023