Résumé
Un groupe d'élite, formé dès l'enfance à faire face, part des confins d'une terre féroce, saignée de rafales, pour aller chercher l'origine du vent. Ils sont vingt-trois, un bloc, un noeud de courage : la Horde. Ils sont pilier, ailier, traceur, aéromaître et géomaître, feuleuse et sourcière, troubadour et scribe. Ils traversent leur monde debout, à pied, en quête d'un Extrême-Amont qui fuit devant eux comme un horizon fou. Expérience de lecture unique, La Horde du Contrevent est un livre-univers qui fond d'un même feu l'aventure et la poésie des parcours, le combat nu et la quête d'un sens profond du vivant qui unirait le mouvement et le lien. Chaque mot résonne, claque, fuse : Alain Damasio joue de sa plume comme d'un pinceau, d'une caméra ou d'une arme. Chef-d'oeuvre porté par un bouche-à-oreille rare, le roman a été logiquement récompensé par le Grand Prix de l'Imaginaire.
Une histoire extraordinaire. Damasio travaille un récit au présent où on découvre par la voix de nombreux personnages à personnalité forte un univers où le vent souffle d'amont en aval. Si les actions ne manquent pas, l'univers est simple mais fort et parfaitement théorisé par les personnages les plus scientifiques. Une fin épique tout à fait appropriée au reste du roman et qui ne laisse pas sur notre faim car permet d'expliquer certains des grands questionnements sur l'objectif de la marche, tout en laissant une part d'imagination.
Top 3 sf et c’est français 😎
Un univers fantastique, assez complexe mais qui résonne en nous. On est pris dans la quête et dans leur conception du monde pour au final conclure que c'est le nôtre avec un brin de magie. Brillant.
Aventure, poésie des parcours, combat nu et la quête d’un sens profond du vivant . J’ai adoré ce livre de science-fiction.
Long, très long…
P285/286 « Un seul racleur qui réussit suffit à faire croire aux autres qu’ils ont tous leur chance. L’exploitation inepte qu’ils subissent tient parce qu’ils envient ceux qui les exploitent. Les voir flotter là-haut ne les révolte pas : ça les fait rêver ! Et le pire est qu’on leur fait croire que seuls l’effort et le mérite les feront dépasser cinquante mètres d’altitude ! » P286: « Sauf que la rage, quand elle ne peut exploser ou transformer ce qui la cause, finit par imploser ! Elle se retourne en rancoeur, elle s’introjecte en haine de soi et des autres, en cynisme triste, elle se distille en mesquineries fielleuses, elle se déverse par saccades sur les plus proches : la femme , les amis, les gosses … » p84 : « Il était « dans l’amour » comme disait de lui Caracole, un amour protéiforme et ployphonique, sans réaliser parfois qu’en croyant toujours donner, il était de fait en demande, une demande inétanchable d’échange, de complicité et d’affection qui l’usait et nous usait » p42: « Bien sûr que ça valait la peine ! Notre grandeur, notre probité, elles se sont construites par le contre, dans ce combat ! Le combat valait par lui même indépendamment du but. Le but était dans le chemin ! Nous avons de quoi être fiers de nous. Personnellement, je ne regrette rien ! » p7: « Ces réminiscences, c’était comme des nappes d’amour piégées dans l’épaisseur de mon corps souvenant. »