Résumé
Chaque jour, au réveil, Rose lutte pour ne pas être assaillie par la réalité, dans la chambre aux parois boisées où elle vit désormais attachée à une longe. Tout a basculé trois ans auparavant, quand la police est venue lui annoncer l’accident : Anna, sa petite fille, a été fauchée par une camionnette. Depuis lors, Rose interroge le passé, tente d’élucider les circonstances du drame et, chemin faisant, nous révèle celles de son enfermement. Avant, l’existence était simple et belle, scandée par la phrase gravée sur une poutre du bistrot de sa grand-mère adorée : « Tu es d’une espèce qui aime la lumière et déteste la nuit et les ténèbres. » Rose a grandi dans un village haut perché des montagnes valaisannes. C’est là, alors qu’ils étaient encore des enfants, qu’elle a rencontré Camil, devenu bien plus tard son mari et son indéfectible soutien. Leurs lectures, leurs promenades dans une nature âpre et complice, leurs retrouvailles bien plus tard à Lausanne, la naissance de leur fille, leurs métiers qu’ils aiment : Rose, évoquant ce quotidien heureux, s’efforce d’y traquer les failles. Elle cherche désespérément à comprendre quels excès l’ont conduite à sa situation de recluse. Un jour pourtant, quand elle perçoit une présence inconnue derrière sa porte close et croit entendre la phrase d’un livre de Marguerite Duras lu naguère, nous, lecteurs, avons l’intuition que la lumière pourrait gagner. Toute la force de ce roman est dans la manière dont son autrice parvient à domestiquer la violence de la situation et des personnages qu’elle a imaginés, construisant un magnifique portrait de femme et nous entraînant, à notre grande surprise, dans la plus pudique des histoires d’amour.
Histoire déchirante, bien écrit Très émouvant
Superbe écriture et description des émotions et sentiments lors de la perte d’un être cher.
J’ai tout autant aimé « la longe » que le précédent livre de l’auteure, « sa préférée ». Dans ce roman, elle raconte le drame d’une mère après la mort accidentelle de sa fille. Rose va passer par tous les états avant que son mari, avec l’aide des quelques amis qui n’ont lâché sa femme, ait pris une décision radicale, isoler Rose au bout d’une longe, dans une maison perdue en haute montagne. La solution paraît dérangeante mais elle va permettre à Rose d’aller au plus profond d’elle-même pour enfin remonter des ténèbres. L’auteure réussit à nous raconter la souffrance et la violence sans nous y plonger grâce à la douceur de ses mots et dresse un magnifique portrait de femme. La longe est un beau roman d’amour que je vous recommande vivement.