
1980
•
Jean-Paul Sartre
Résumé
Après avoir fait de longs voyages, Antoine Roquentin s'est fixé à Bouville, au milieu des féroces gens de bien. Il habite près de la gare, dans un hôtel de commis voyageurs, et fait une thèse d'histoire sur un aventurier du XVIIIe siècle, M. de Rollebon. Son travail le conduit souvent à la bibliothèque municipale, où son ami l'Autodidacte, un humaniste, s'instruit en lisant les livres par ordre alphabétique. Le soir, Roquentin va s'asseoir à une table du "Rendez-vous des Cheminots" pour entendre un disque - toujours le même : Some of these days. Et parfois, il monte avec la patronne du bistrot dans une chambre du premier étage. Depuis quatre ans, Anny, la femme qu'il aime, a disparu. Elle voulait toujours qu'il y eût des "moments parfaits" et s'épuisait, à chaque instant, en efforts minutieux et vains pour recomposer le monde autour d'elle. Ils se sont quittés ; à présent Roquentin perd son passé goutte à goutte, il s'enfonce tous les jours davantage dans un étrange et louche présent. Sa vie même n'a plus de sens : il croyait avoir eu de belles aventures ; mais il n'y a pas d'aventures, il n'y a que des "histoires". Il s'accroche à M. de Robellon : le mort doit justifier le vivant. Alors commence sa véritable aventure, une métamorphose insinuante et doucement horrible de toutes ses sensations ; c'est la Nausée, ça vous saisit par-derrière et puis on flotte dans une tiède mare de temps. Est-ce Roquentin qui a changé ? est-ce le monde ? Des murs, des jardins, des cafés sont brusquement pris de nausée ; une autre fois il se réveille dans une journée maléfique : quelque chose a pourri dans l'air, dans la lumière, dans les gestes des gens. M. de Rollebon meurt pour la seconde fois ; un mort ne peut jamais justifier un vivant. Roquentin se traîne au hasard des rues, volumineux et injustifiable. Et puis, le premier jour du printemps, il comprend le sens de son aventure : la Nausée, c'est l'Existence qui se dévoile.
Opinion du public
93 avis
7.9/10
Les lecteurs trouvent 'La Nausée' captivante, plongeant dans l'esprit tourmenté d'un homme qui questionne son existence. La familiarité de l'environnement sombre et la profondeur philosophique interpellent, rendant l'expérience à la fois rude et enrichissante. Ce voyage introspectif est apprécié pour sa capacité à faire réfléchir sur la solitude et l'existence, malgré son intensité parfois dérangeante.
👍 Profondeur philosophique captivante.
👎 Peut être perçu comme intense et dérangeant.
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Livre qui nous remet en questions notamment sur la solitude et tous ce qui nous entoure
Lu en 1997
Lu en 2017
Partagé par Mely_aujourdhui
je crois que c’est le premier roman « philosophique » dans lequel je me lance. il m’a interpellée parce que moi aussi, j’ai envie de gerber toute la journée. je pensais ne pas aimer, du moins m’ennuyer ou me laisser mais non, c’était comme un voyage, un peu. dans la tête d’un homme pensif et dépressif qui vit dans une ville de merde, sombre et sale mais ça ressemble un peu à chez nous, c’est familier, on aime bien au fond parce qu’on connaît et on comprend, ça fait moins peur. c’est la philosophie derrière qui fait peur. je l’avais un peu bien comprise. cet être seul, si seul qu’il se demande s’il existe, et qui se rend compte qu’il existe, et que les choses autour existent, et que d’autres non les autres sont mortes, et que c’est si simple que c’en devient douloureux d’y penser. la nausée, c’est judicieux comme choix. et puis je dois l’avouer, j’aime les bouquins un peu rudes un peu dégueulasses, j’avais déjà bien aimé les carnets du sous sol de dostoievski. ensuite, on l’a un peu étudié en philo ! c’était super je trouve ça très agréable de connaître un minimum le sujet sur lequel on travaille, ça fait du bien vraiment je devrais réviser, de temps à autres j’ai le temps.