
1945
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Drame / Romance
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3h09
Résumé
La vie d'une belle courtisane et des quatre hommes qui l'aiment.
Carné à la 🎥 + Prévert aux 💬 = un film à regarder à l'♾️
Marcel Carné 1945
Paris est tout petit pour ceux qui s’aiment comme nous d’un aussi grand amour (Prévert)
Un chef d’œuvre du cinéma mondial. Carné a été un très grand réalisateur …les acteurs sont fabuleux et Arletty n’a rien à envier à Ava Gardner …. Cette version restaurée est magnifique
🎬 Marcel Carné traduit l'inspiration de Jacques Prévert à l'écran, avec des plans savamment composés, de beaux clairs-obscurs et une parfaite fluidité narrative. Jean-Louis Barrault est tour à tour lunaire et exalté, Arletty malicieuse et mélancolique, et Pierre Brasseur cabotin en diable dans le rôle de Frédérick Lemaître. Ce tournage mouvementé en des temps de restriction, s'est achevé en mars 1944. Mais il fallut encore filmer quelques scènes de raccord, après la Libération, en obtenant des autorités françaises qu'elles relâchent Arletty, arrêtée pour collaboration, le temps des prises de vue. François Truffaut, grand admirateur de cet oeuvre, dira en 1984, peu de temps avant de mourir : "Je donnerais tous mes films pour avoir réalisé Les Enfants du Paradis ". 🎬 🎬 🎬
Incroyable monument de poésie et d'amour !
Drame • de Marcel Carné • Scénario : Jacques Prévert • 3h09 • 1945 • avec Jean-Louis Barrault, Arletty, Pierre Brasseur, Maria Casarès. En 1828, sous la Restauration, le boulevard du Temple, à Paris, est le domaine du peuple, des bateleurs, des baladins et des mimes. Garance, belle, impétueuse, insolente et libre, fait chavirer le coeur des hommes. Tandis qu'elle se lie avec le brigand maléfique Lacenaire, Frédérick Lemaître, comédien ambitieux et séducteur cynique, lui offre son coeur. Baptiste Debureau, mime fantasque et rêveur, ébloui par sa beauté, l'entraîne à l'hôtel où Frédérick et lui ont pris pension. Mais c'est au plus cabotin des deux que la belle cède. Baptiste la fait engager aux Funambules, le théâtre où il ensorcelle littéralement les foules. Nathalie, la fille du propriétaire des lieux, en conçoit une immense jalousie... 🎭🎭🎭🎭🎭🎭🎭🎭🎭🎭🎭🎭🎭🎭🎭🎭🎭🎭 Le monument de Carné est un fabuleux ballet de la séduction sous toutes ses formes. Pour ouvrir ce bal, le Paris de 1830, réinventé par le décorateur Alexandre Trauner, avec son boulevard du Crime et son Théâtre des Funambules, où l'histoire se noue. Autour de la belle Garance, des personnages de l'époque : le mime Debureau et le comédien Frédérick Lemaître, qui rêvent encore de gloire dans la première partie du film, et l'assassin Lacenaire, qui rêve, lui, de tout renverser. C'est l'amour qui s'en chargera. Ecrit par Jacques Prévert, le scénario brille par sa puissance romanesque, qui prend en écharpe plusieurs destins croisés et le temps qui passe — laissant une impression si poignante dans la seconde partie du film. Mais, dans le détail de chaque scène, Prévert se plaît surtout, avec un bel esprit, à souligner la fragilité de toute chose : l'ambition, la réussite, les sentiments, le bonheur et même le malheur, dont on n'a pas la force de faire une vraie tragédie, sauf sur scène. Une partition magnifique pour Carné, cinéaste au regard ému, émerveillé. Et aussi pour ses comédiens, tous ici étonnants funambules, en équilibre entre la vie et sa représentation, la comédie et le drame. TÉLÉRAMA • Par Frédéric Strauss • Publié le 02 novembre 2012.
Élu meilleur film de tous les temps lors du centenaire du cinéma, film préféré de l’impératrice du Japon, grand classique du cinéma français faisant partie du patrimoine mondial, "Les Enfants du paradis", rare superproduction réalisée (parmi les 190 films français tourné alors, et dont il est le dernier) pendant l'occupation allemande (de 1940 à 1944), a depuis ces decennies acquis le statut indéniable de chef-d'oeuvre, et ce, même malgré les aléas de l'Histoire et ce que certain(e)s pourraient aujourd'hui considérer comme des entorses à un esprit de résistance dans lequel tout le monde aime se plonger sans tenir compte d'autres réalités, à l'instar de la vie privée de sa vedette, Arletty (dont le coeur etait français, mais le cul, international, à citer avec sa goaille parisienne). Couronnés du succès critique et commercial de leur précédent film, "Les Visiteurs du soir" (déjà avec la gamine de Courbevoie), l'un de ces 190 films français tourné pendant cette période sombre de l'occupation allemande, et symbole de la Résistance sorti en 1942, le duo formé par le réalisateur à succès Marcel Carné ("Le quai des Brumes" et "Hôtel du Nord", déjà avec Arletty, parmi d'autres classiques et chefs-d'œuvre du cinéma français), cinéaste ouvertement homosexuel (et) de gauche, et le sublime poète anarchiste et maître-mot de la langue française Jacques Prévert, aux dialogues et scénarii, se voit proposer par le producteur André Paulvé carte blanche pour un film au budget quasi illimité : 26 millions de francs initiaux, qui vont exploser à 55 millions de francs! Si leurs "Visiteurs du soir" baignaient d'une opulence de carton-pâte à l'écran, les alertes aériennes, les coupures d'électricité et la difficulté de se procurer des pellicules en avaient déjà ralenti la production, ces mêmes et nombreuses interruptions (rationnement de pellicule, coupures d'électricité, etc) mais également les événements historiques vont considérablement rallongé le temps de tournage de ce film-ci, le rendant long, difficile et coûteux. Si coûteux (26 millions de francs initiaux, qui vont exploser à 55) que la société française Discina de Paulvé, est obligée de collaborer (verbe à la mode, alors) avec la société italienne des frères Scalera, société soutenue par le gouvernement fasciste de Benito Mussolini... société qui se verra interdite d'activité par Alfred Greven, directeur de la Continental-Films (principal trust cinématographique allemand), après le débarquement en Sicile en juillet 1943, interrompant le tournage. Tournage qui heureusement reprend en novembre 1943 à Paris grâce à Pathé, nouveau producteur, à la demande instante de Louis-Émile Galey, commissaire du gouvernement du Comité d'organisation de l'industrie cinématographique (COIC)... avant d'être à nouveau interrompu par les événements de la Libération : l'acteur Robert Le Vigan, Jéricho, marchand d'habits et informateur dans le film, qui a beaucoup collaborer avec l'occupant allemand dans sa vie (fasciste lui-même bien avant la guerre, il s'est beaucoup fait entendre à Radio-Paris), prend la fuite avec la possible arrivee des Alliés, ou effrayé par les tondeuses des resistants. Quoique non, sa bouche servait à de la propagande et non autre chose. Remplacé par Pierre Renoir, qui rejoint Arletty, Pierre Brasseur, Jean-Louis Barrault (à l'origine de l'anecdote qui a donné l'idee du scénario à ses amis, Jacques Prévert et Marcel Carné : après avoir tué à coups de canne, un ivrogne qui avait agressé sa femme, le mime Baptiste Deburau est traduit en Cour d'Assises, oû le tout Paris s'y précipite pour voir et surtout pour entendre, pour la première fois, le mime!) et Maria Casarès, entre autres, à l'affiche, ce (futur) chef-d'oeuvre poétique peut reprendre... pour une sortie et exploitation en salles repoussée par le réalisateur, Marcel Carné, en mars 1945. Si l'histoire (son histoire qui suit l'Histoire, et non son scénario) de ce film sur Paris et ses théâtres rime, pour le moment dans son résumé, avec collaboration active (cf. Le Vigan, Arletty ?) ou passive (en acceptant des fonds fascistes, Arletty ?), le tournage a tout de même aussi été l'occasion d'actes de résistance, de facto dans la clandestinité : Alexandre Trauner au décor et Joseph Kosma à la musique, juifs tous les deux, ont travaillé sur le film dans la clandestinité et sont mentionnés au générique sous des pseudonymes (Georges Mouqué pour le second), comme d'autres participants moins célèbres mais tout aussi juifs, confession dont il ne valait mieux pas se vanter à l'epoque. Quant à l'histoire (le scénario) du film : Paris 1828 (peu avant la Révolution de 1830), sur le Boulevard du Crime (surnom du Boulevard du Temple à l’époque de Louis Philippe, avec ses théâtres où se jouent chaque soir des mélodrames aux sanglants dénouements), parmi les voleurs et les bateleurs, le comédien Frédérick Lemaitre (personnage ayant existé et incarné par Pierre Brasseur), dont l'unique passion reste le théatre, aborde la très belle Garance (Arletty), jeune femme libre et audacieuse que l’on devine avoir beaucoup vécu, que le mime Baptiste Deburau (autre personnage ayant existé, cf. l'anecdote contée par Jean-Louis Barrault qui en tient le rôle) sauve d'une erreur judiciaire par son témoignage muet. Ainsi commencent les amours contrariées de Garance et de Baptiste (deux prénoms devenus classiques, le premier, apparu avec le film dans les familles hexagonales ne cessant de connaître du succès quand le second, vieux prénom chrétien est revenu à la mode dans les 70's jusqu'à un pic en 2002), qu'elle intimide et qui n'ose lui déclarer sa flamme, mais aussi ceux de Nathalie, la fille du directeur du Théâtre des Funambules, qui aime Baptiste, et Frédérick, ce jeune acteur debutant prometteur du Théâtre des Funambules (comme Baptiste) qui aime Garance. Sans spoiler quoique ce soit, bien que Baptiste soit secrètement amoureux de Garance, c’est Frédérick qui parvient à gagner ses faveurs, mais la belle jeune femme est également compromise dans une tentative d’assassinat organisée par son ami Pierre-François Lacenaire (autre personnage historique, Marcel Herrand), un dandy anarchiste receleur doublé d’un assassin! Pour échapper à cette affaire, Garance accepte la protection du Comte Édouard de Montray (Louis Salou, et sensiblement inspiré du duc de Morny, le demi-frère de Napoléon III)... Sept ans plus tard (2ème époque), alors que le mime Baptiste Deburau (Jean-Louis Barrault, Pierrot lunaire hypnotisant) et Frédérick Lemaitre (Pierre Brasseur) sont devenus des artistes célèbres, et ont fondé des familles et forgées des amitiés, Garance (Arletty) réapparaît... Présenté en deux époques (parties), une "1ère époque : Le Boulevard du crime" (95 minutes) et une "2ème époque : L'Homme blanc" (87 minutes), ce chef-d'oeuvre avait été envisagée avec une troisième partie mettant en scène deux procès : celui de Lacenaire pour le meurtre du Comte et celui de Baptiste pour un crime passionnel, mais ceci ne dépassera pas le stade de l'ébauche. Servi par un casting d’exception, les personnages du film (historiques comme le mime Deburau, dont le drame est à l'origine du film, ou Lacenaire, ou écrits pour cette trame : Garance, qui, dans cette "2ème époque", s'inspire, d'une riche aristocrate ayant assisté, selon des chroniques de l'époque, à toutes les représentations de Deburau, et autres) charmeront les spectateurs avec ce récit au thème universel de l'Amour (platonique et tû par la beauté des convenances de l'époque plus que triangle tragique actuel) qui jongle, comme un artiste (de rue ?) entre la comédie et le drame, qui renvoie à une société parisienne à jamais disparue, celles des théâtres de boulevard, des belles toilettes (pour la gente féminine tout comme masculine), d'un Paris aujourd'hui lointain des siecles derniers, avec ces calèches, ces chambres de bonnes mansardées louées au jour, à la semaine, au moi, ces metiers disparus, du Paris des "Misérables" ou d'Eugène Sue, et d'une vie nocturne qui passait par le(s) paradis, ces places les moins chères, qui, ironiquement dans le vocabulaire théâtral, en étant les plus proches du ciel/paradis, sont situées tout en haut, permettant aux spectateurs pauvres, issus des classes populaires, d'assister aux représentations... avec toutes leurs "convenances" de la rue : siffler, huer, interpeller les comédien(ne)s sur scène ! Comédiens de fiction qui, si les acteurs et actrices répondent aux arts, techniques, grâce et poésie du 7ème Art, (nous) apparaissent en accord avec les entrées en scène du 6ème Art (arts de la scène, dont le theatre de Fréderick ou le mime de Baptiste) : un rideau théâtral s'ouvrant sur le film. "Entrez, Mesdames et Messieurs, entrez… Les jeunes et les vieux… Entrez les amoureux ! Justement on va parler de vous, ça vous intéresse… Venez voir vivre et mourir, aimer et souffrir, comme on dit dans les chansons, les Enfants du Paradis… Nous allons vous raconter leur destin et le vôtre du même coup..." EN : Coffret Blu Ray 2 disques (le Blu-ray du film en HD, et un Blu-ray de bonus) en version digipack (incluant un livret de 56 pages rédigé par Carole Aurouet, Docteur en littérature et civilisation françaises, enseignante et chercheuse à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée spécialiste de Jacques Prévert) de la nouvelle édition parue en 2012 de ce classique et chef d'oeuvre du cinéma hexagonal dans sa version restaurée en haute définition (intégralement à partir d'un master 4K). Cette édition reprend l’intégralité des bonus de l’édition DVD de 2006 en y ajoutant le documentaire "Il était une fois... Les Enfants du Paradis" (51'15") de Julie Bonan ainsi qu’un autre sur la restauration du film en 2011 (11'55"). Bonus déjà présents sur l'édition DVD de 2006 : Monsieur Cinéma : Entretiens avec Jean-Louis Barrault (7'03") Entretien avec Pierre Brasseur de 1974 (10'12") Archives Pathé sur le tournage (5'13") 2 entretiens avec Alexandre Trauner (4'51" et 1'42") Ciné Parade, l'usine à rêves (1'42") Galeries de photos Présentation du film par Carole Aurouet (31'50") "Hallucinations de Pierrot", un film de 1906 (2'29") Une légende, une vie : Arletty par Jacques Prévert - INA (13'08") Marcel Carné : le retour - INA Tête d'affiche : Lady Arletty - INA (13'26") EN : Coffret collector LaserDisc, édition numérotée, avec deux (2) affiches et un (1) livret.
Un chef d'oeuvre absolu ...