
2014
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Comédie / Drame
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1h51
Résumé
A Hollywood, la ville des rêves, se télescopent les étoiles : Benjie, 13 ans et déjà star; son père, Sanford Weiss, auteur à succès et coach des célébrités; sa cliente, la belle Havana Segrand, qu’il aide à se réaliser en tant que femme et actrice. La capitale du Cinéma promet aussi le bonheur sur pellicule et papier glacé à ceux qui tentent de rejoindre les étoiles: Agatha, une jeune fille devenue, à peine débarquée, l’assistante d’Havana et le séduisant chauffeur de limousine avec lequel elle se lie, Jerome Fontana, qui aspire à la célébrité. Mais alors, pourquoi dit-on qu’Hollywood est la ville des vices et des névroses, des incestes et des jalousies ? La ville des rêves fait revivre les fantômes et promet surtout le déchainement des pulsions et l’odeur du sang.
Drame • (1h51) • 2014 • Réalisé par David Cronenberg • avec Robert Pattinson, John Cusack, Julianne Moore, Mia Wasikowska. Le docteur Stafford Weiss, un psychothérapeuthe, a fait fortune grâce à ses manuels de bien-être. Sa femme Cristina s'occupe de la carrière de leur fils de 13 ans, Benjie, un enfant star qui sort d'une cure de désintoxication. Quant à leur fille, Agatha, elle a séjourné dans un asile pour soigner sa pyromanie. Lorsqu'elle en sort, elle se lie d'amitié avec Jerome Fontana, un chauffeur de limousine, aspirant acteur et scénariste, et devient l'assistante de Havana Segrande, une patiente de son père, une jeune femme littéralement obsédée par sa défunte mère, Clarice. Havana veut absolument reprendre le rôle tenu par sa mère Clarice dans les années 1960, un rôle qui l'a rendue célèbre... ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ Au début de Mulholland Drive, de David Lynch, une jeune femme blonde arrivait à Los Angeles en avion, avec un visage lumineux et des étoiles dans les yeux. Au début de Maps to the stars, une jeune femme blonde arrive à L.A. en car, avec le front partiellement brûlé et de la haine dans le regard — elle vient pour régler ses comptes. Le film de Lynch partait des vestiges du rêve hollywoodien pour mieux les réduire en cendres. Celui de Cronenberg part directement des cendres. Maps to the stars est un jeu de massacre, dans une lignée qui va du Billy Wilder de Sunset Boulevard au Robert Altman de The Player en passant par le Robert Aldrich de Qu'est-il arrivé à Baby Jane ? Logiquement, la figure centrale est une actrice vieillissante (pléonasme, à Los Angeles), assoiffée de reconnaissance, et dont l'ego a supplanté tout sens moral — géniale Julianne Moore. Mais le personnage le plus saisissant, tête d'affiche arrogante, à 13 ans, d'une comédie familiale au succès mondial, évoque Macaulay Culkin, l'enfant star de Maman, j'ai raté l'avion, qui dut arrêter sa carrière, pris dans une spirale de provoc et d'autodestruction. La patte de David Cronenberg, outre un goût jamais démenti pour la monstruosité, consiste à marier ces comportements extrêmes à l'esthétique froide, mate et assourdie de ses derniers films — Cosmopolis, A dangerous method. Un style clinique pour dépeindre une ville devenue une clinique psychiatrique géante. De la transparence pour montrer un piège mortel. Les maps to the stars sont les cartes vendues aux touristes de L.A., qui mentionnent les villas des célébrités. De façon plus ironique, ou poétique, on peut les envisager comme une cartographie du ciel. L'indication d'une route vers l'au-delà. TÉLÉRAMA • Louis Guichard • Publié le 23/05/2015.