
2020
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Milan Kundera
Résumé
""Je sais que tu as toujours été un type droit et que tu en es fier. Mais pose-toi une question : Pourquoi dire la vérité ? Qu'est-ce qui nous y oblige ? Et pourquoi faut-il considérer la sincérité comme une vertu ? Suppose que tu rencontres un fou qui affirme qu'il est un poisson et que nous sommes tous des poissons. Vas-tu te disputer avec lui ? Vas-tu te déshabiller devant lui pour lui montrer que tu n'as pas de nageoires ? Vas-tu lui dire en face ce que tu penses ? Eh bien, dis-moi ! "Son frère se taisait, et Edouard poursuivit : "Si tu ne lui disais que la vérité, que ce que tu penses vraiment de lui, ça voudrait dire que tu consens à avoir une discussion sérieuse avec un fou et que tu es toi-même fou. C'est exactement la même chose avec le monde qui nous entoure. Si tu t'obstinais à lui dire la vérité en face, ça voudrait dire que tu le prends au sérieux. Et prendre au sérieux quelque chose d'aussi peu sérieux, c'est perdre soi-même tout son sérieux. Moi, je dois mentir pour ne pas prendre au sérieux des fous et ne pas devenir moi-même fou". "
Spécial et pas toujours très approfondi, ne montre pas l’amour sous ses plus beaux habits
intéressant , certaines histoires bien menées mais d’autres pas forcément intéressante fais quand même réfléchir
Fantastique, très facile à lire, presque addictif ! L’absurdité des situations romanesques ajoute énormément d’originalité à ce roman!
début très sympas, à la fin, on voit que c’est un homme qui écrit et ce pdv m’a un peu mise mal à l’aise
« Don Juan portait sur ses épaules un fardeau tragique dont le Grand collectionneur n’a pas la moindre idee » « Cette mort d’un vieux mort qui n’avait même plus le droit à une existence de mort »
léger et beau, surtout la nouvelle du personnel hospitalier, un huis-clos très comique la premiere nouvelle est presque comique également, mais dans la deuxième le malaise des personnages n'est plus du tout léger
Nouvelles sur des histoires d'amours qui partent en vrille à cause d'un quiproquo, d'un rien du tout
Remarquable recueil de 7 nouvelles écrite par Kundera entre 1959 et 1968 en Bohème. Je connaissais le jeu de l'autostop de réputation et ai redécouvert avec gourmandise les autres nouvelles qui traitent des grands thèmes que Kundera va développer au fil de son oeuvre (il a à l'époque enfin trouvé sa voie, et a déjà écrit La Plaisanterie) : amour, séduction, désillusion des sentiments, incompréhension des hommes et des femmes, facétie face à l'autorité, légèreté de l'être dans une époque qui n'a plus de surmoi religieux. Ma nouvelle préférée fut Que les Vieux Morts laissent la place aux Jeunes Morts qui est une jolie digression sur les amours passées et plus particulièrement la perception des amours passés, la tentation de rattraper ce qui ne peut pas vraiment l'être. Les dialogues intérieurs de l'homme et de la femme sont transperçants de vérité. Un des reproches qu'on pourrait en 2023 formuler à ce recueil est le donjuanisme complaisant de l'auteur. A part de jeunes hommes inexpérimentés sans personnalité, Kundera donne l'impression qu'en ces années de libération sexuelle (68 n'est pas loin), les relations sexuelles étaient principalement le fait de la volonté d'un homme déterminé, les femmes refusant peu les avances cavalières des différents narrateurs dans l'ensemble. (Je trouve qu'à ce titre, le Dr Havel 20 ans après est la plus caricaturale, avec un vieux beau dont la seule apparition de son épouse plus jeune et actrice à succès, lui ouvre par enchantement, ou peut être par rivalité mimétique, le lit des curistes convoitées).
Très belles nouvelles, risibles c’est certain. (Il manque des annotations dans le livre mais globalement les passages les plus marquants sont bien annotés)