2022
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Joyce Carol Oates
Résumé
« L’auteur de Rien de grave aime Blonde parce que c’est l’une de ses obsessions : avoir tout et finir avec rien. » Marie-Laure Delorme, Le Journal du Dimanche, 17 juillet 2008. Blonde ne ressemble à aucun livre de Joyce Carol Oates. Avec cette oeuvre monumentale et baroque, qu’elle compose à partir des fantasmes que lui inspire Marylin Monroe, l’écrivain a ainsi marqué de son empreinte un genre inédit : la « bio-fiction ». Construite en cinq actes, cette tragédie est écrite sur deux modes : l’un narratif et réaliste, l’autre surréaliste, fait de visions et d’hallucinations. Un peu comme si la folie d’une Marylin starifiée venait interrompre les voix de différents personnages tentant de raconter son histoire. Au sein de ce choeur, on entend le souffle gracile et timide de Norma Jean, l’enfant blessée et perdue que Marylin a dû être, obsédée par le pouvoir de destruction et la fragilité de sa mère. C’est donc la part d’ombre de ce personnage devenu mythique qui a inspiré Joyce Carol Oates : « Je n’ai pas décidé de faire un livre sur Marilyn Monroe. C’est en découvrant une photo de Norma Jean prise en 1944 quand elle avait dix-sept ans que j’ai eu envie d’écrire sur cette jeune fille ordinaire, quelconque, une Américaine typique avec ses cheveux foncés et son visage rond, qui ne ressemblait en rien à Marilyn Monroe. [...] C’est grâce et à cause d’Hollywood qu’elle s’est métamorphosée, qu’elle est devenue un miracle. Ce qui compte pour moi, c’est la vie privée de Norma Jean, comment cette vie privée s’est transformée en produit. » Quand on sait que c’est à sa mère que Joyce Carol Oates a pensé en découvrant cette photo des jeunes années de Marilyn, on a très envie d’entendre l’auteur de Mauvaise fille nous raconter en quoi la lecture de Blonde a été pour elle d’une telle importance.
Au préalable, j’aime l’actrice Marylin Monroe depuis mon plus jeune âge.Ceci peut donc influer sur mon avis. Il est difficile de parler de ce livre, si riche, si dense, si long - j’ai passé deux mois à le lire!-. Quand la dernière page fut lue, j’avais une lueur triste dans les yeux et déjà Marylin me manquait !! Peu importe que cela ne soit pas La biographie de Marylin, exacte dans tous les épisodes de sa vie. Il me semble que l’auteure en a extrait la substantifique moelle et l’essentiel est là. Ce n’est pas Marylin que Joyce Carol Oates nous présente, mais l’âme de la jeune femme qu’elle a sondée. Malgré toutes les vicissitudes traversées par Marylin, rien ne la souille. Son innocence reste intacte, malgré les souillures imposées à la femme belle et désirée par tous les hommes. La phrase la plus représentative du livre est attribuée à JFK , qui est peut-être l’homme qui s’est conduit le plus honteusement avec elle : « on dirait que tu t’exposes à être blessée, je ne connais aucune femme qui te ressemble, MARYLIN.Aucune image filmée ni aucune photographie n’ont montré ton âme, MARYLIN, comme je l’ai vue ce soir. » Joyce Carol Oates a réussi cet exploit, mettre au jour, l’âme de Marylin. Une seule envie: revoir et revoir les films de Marylin.
Le plus grand Oates