
1978
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William Shakespeare
Résumé
WILLIAM SHAKESPEARE HAMLET. LE ROI LEAR HAMLET : J'ai depuis peu, pourquoi je n'en sais rien, perdu toute ma gaieté, abandonné mes habituels exercices ; et de fait mon humeur est si désolée que cet admirable édifice, la terre, me semble un promontoire stérile, et ce dais de l'air, si merveilleux n'est-ce pas, cette voûte superbe du firmament, ce toit auguste décoré de flammes d'or, oui, tout cela n'est plus pour moi qu'un affreux amas de vapeurs pestilentielles. (Acte II scène II)
Lecture scolaire
Les corps, leurs désirs et leurs pestilences obsèdent depuis son premier livre l’Irlandaise Maggie O’Farrell. Vingt ans après Quand tu es parti, elle continue de remettre en question les liens familiaux, les mensonges et les deuils. Autobiographiques, contemporaines ou historiques, ses fictions demeurent fidèles à ses obsessions, tout en se révélant toujours originales. Ainsi de I Am, I Am, I Am (2017), récit féministe et charnel, et aujourd’hui de Hamnet, œuvre extraordinaire et tourmentée, située en 1596, à Stratford. Si Maggie O’Farrell met en scène Shakespeare, elle s’intéresse essentiellement à son épouse, Agnès, singulière guérisseuse, préférant la campagne aux dorures de la capitale anglaise. Entre Agnès la sauvageonne et William le précepteur amateur de littérature, il y a d’abord un coup de foudre. Puisqu’elle est très vite enceinte, il leur faut se marier. Mais Agnès reste indépendante et accepte de voir partir son époux pour Londres et devenir loin d’elle un célèbre dramaturge. Tandis que les enfants grandissent, la jeune mère ignore patiemment la solitude en cueillant des plantes médicinales. Il y a du sacrifice dans cette attitude, mais le drame est ailleurs, quand la peste ronge les corps de ses enfants. Le jeune Hamnet — ou Hamlet — voit sur le visage de sa sœur jumelle les bubons, la fièvre et la peur. Il cherche de l’aide et finit par « tromper la mort ». Dans ce livre bouleversant, dont l’écriture n’est jamais décorative, Maggie O’Farrell refuse la métaphore pour parler du déchirement ressenti par une mère devant son enfant porté en terre. Dans le même temps, elle décrit le pouvoir de la création pour transformer la douleur en œuvre universelle. Shakespeare va écrire Hamlet, le jouer, le pleurer, devant un public qui ne sait rien de son tourment intime et devant sa femme qui comprend tout. « Hamlet, là, sur scène, est deux personnages à la fois : le jeune homme, vivant, et le père, mort. Vivant et mort à la fois », dit la narratrice. Maggie O’Farrell décrit cette résurrection par l’écriture mais refuse les propos éthérés. Elle écrit en palpant la douleur, en l’agrippant des deux mains. Son livre sent fort la puanteur et les larmes des endeuillés pour offrir une lecture d’une puissante densité, celle du chef-d’œuvre.
Le roi du Danemark, père d'Hamlet, est mort récemment. L'oncle d'Hamlet Claudius a remplacé le roi défunt et, moins de deux mois après, a épousé Gertrude, sa veuve. Le spectre du roi apparaît alors et révèle à son fils Hamlet qu'il a été assassiné par Claudius. Hamlet doit venger son père. Pour mener son projet à bien, il simule la folie. En effet, il semble incapable d'agir, et, devant l'étrangeté de son comportement, l'on en vient à se demander dans quelle mesure il a conservé la raison. On met cette folie passagère sur le compte de l'amour qu'il porterait à Ophélie, fille de Polonius, chambellan et conseiller du roi. L'étrangeté de son comportement plonge la cour dans la perplexité. Mis en cause à mots couverts par Hamlet, Claudius perçoit le danger et décide de se débarrasser de son fantasque neveu.
Je l’ai lu parce que Joco a dit que c’était son livre préf. Pas facile facile à lire. Normal il a été écrit y’a 500 ans.